PAROLES D'ÉLUS. Quatrième volet de notre série d'interviews d'élus de villes et d'agglomérations qui ont renversé les équipes en place en 2020. Deux ans après, les promesses sont-elles en voie de réalisation ? A Poitiers, si les Zac en périphérie ont pu être réorientées vers le développement de l'agriculture ou une gestion innovante des circulations, elles n'ont pas été totalement remises en cause. Quant au PLUI, en cours d'élaboration, il ne portera la marque de la nouvelle équipe qu'à la fin du mandat.


Ville de 90.000 habitants dans une communauté urbaine d'environ 200.000, Poitiers, ancienne capitale régionale, est l'un des "pôles d'équilibre" de la vaste région Nouvelle Aquitaine. Ville du Futuroscope (à quelques kilomètres), de l'une des plus zones commerciales de périphérie les plus étendues de France, et d'un campus également extra-urbain, elle est l'une de ces agglomérations qui se sont fortement étalées à partir de l'Après-guerre.

 

La prise de conscience des difficultés engendrées par cet étalement a notamment incité la municipalité précédente, dirigée par Alain Claeys (PS), à s'inscrire dans le programme national Action cœur de ville, pour redynamiser un centre-ville en perte de vitesse par rapport aux nombreuses surfaces commerciales de périphérie.

 

En 2020, Léonore Moncond'huy, candidate issue d'Europe Ecologie-Les Verts menant une liste d'union de la gauche à l'exclusion des sortants, met fin à des décennies de règle socialiste. Parmi les priorités : l'arrêt total de l'extension commerciale en périphérie, le déploiement d'une mobilité "plus juste à la fois socialement et écologiquement", et un combat pour l'autonomie alimentaire du Grand Poitiers.

 

Deux ans après l'installation de la nouvelle équipe à la Ville ainsi qu'à la Communauté urbaine, Batiactu a demandé à Aloïs Gaborit, conseiller municipal délégué à l'urbanisme et au foncier, et vice-président du Grand Poitiers chargé de la sobriété, la transition énergétique et l'urbanisme, où en est le territoire de la réorientation annoncée.

 

Le "tour de France" des villes qui ont basculé en 2020

 

Batiactu propose une série d'interviews de dirigeants des grandes villes et métropoles qui ont changé de majorité en 2020, dans le cadre notamment de la "vague verte", qui a emporté les équipes sortantes à Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Tours, Poitiers...

 

Quelles étaient leurs promesses, au regard de l'habitat, des grands projets, de l'espace public, des mobilités ? Deux ans plus tard, quelles sont les réalisations ? Quelles sont les difficultés rencontrées ? Les dynamiques ont-elles dû être revues à la baisse, à la faveur de la crise, ou au contraire accélérées pour construire le "monde d'après ?". Des nouvelles équipes qui ont fait l'objet de critiques sur le blocage des permis de construire, alors que les chiffres de la construction sont effectivement plus mauvais dans les grandes villes et en zone tendue. Batiactu a demandé aux maires, aux adjoints, ou aux exécutifs métropolitains, d'éclairer leur action dans ces villes qui ont basculé.

 

Lire l'épisode 1 : "A Bordeaux, le nombre de permis de construire accordés a augmenté", (Pierre Hurmic)

 

Lire l'épisode 2 : Le Grand Lyon "ne vise plus l'attractivité à tout prix, mais la qualité de vie"

 

Lire l'épisode 3 : Strasbourg "a baissé sa production de logement et l'a réorienté vers l'abordable"

 

Lire l'épisode 5 : A Tours, "nous avons choisi de ne pas geler les projets de logements"

 

Lire l'épisode 6 : Annecy "veut reprendre la main sur le marché de l'habitat pour le réguler"

 


Sur les grands projets urbains de la ville, avez-vous pu modifier la trajectoire selon votre volonté ? Quels ont été les blocages ?

 

Aloïs Gaborit : Les grands programmes d'aménagement étant portés principalement par la Sep (Société d'équipement du Poitou), un aménageur public, nous avons pu fortement réorienter les projets et la manière de faire. Par exemple, sur la Zac Aliénor d'Aquitaine, projet de parc d'activités en artificialisation, à visée commerciale et industrielle, nous avons, sans remettre totalement en cause le projet, choisi de le réorienter vers une vocation agricole, pour développer les circuits courts et alimenter la restauration collective notamment. 70 hectares de la Zac seront préservés en terres agricoles, attribués à des maraîchers sur appels à projets.

 

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