Autre bastion de la droite qui devrait passer un peu plus au vert : Marseille. La liste de gauche du Printemps marseillais menée par l'élue écologiste Michèle Rubirola est en effet arrivée en tête du second tour des élections municipales le 28 juin, avec environ 38% des voix devant la liste LR de Martine Vassal (30,75%). Mais Michèle Rubirola n'est pas encore tout à fait assurée de devenir maire de Marseille, puisqu'elle ne compte que 3 conseillers municipaux de plus que sa rivale et n'a donc pas la majorité absolue. Le conseil municipal du 4 juillet sera décisif, avec un "troisième tour" qui s'annonce serré. La réalisation du programme pourrait également l'être tout au long du mandat. Malgré tout, Batiactu s'est penché sur les propositions du Printemps marseillais qui intéressent le BTP.

 

Logement : une priorité municipale

 

La question du logement est érigée en "priorité municipale" par le Printemps marseillais. Avec en toile de fonds, la problématique de l'habitat insalubre.

 

Alors que la ville compte 23% de logements sociaux, concentrés dans quelques quartiers, la liste menée par Michèle Rubirola espère lancer la production de 30.000 logements sur la mandature, adaptés aux revenus et aux enjeux de mixité sociale. Le seuil de construction de logements sociaux pourrait aussi être abaissé à 20, contre 120 actuellement, afin rééquilibrer plus facilement les secteurs.

 

Pour lutter contre l'insalubrité, le Printemps marseillais compte mettre en place une meilleure détection de l'habitat insalubre, par un contrôle plus régulier de la ville et de la CAF, et intenter des actions en justice contre les marchands de sommeil. Le permis de louer, déjà expérimenté dans le quartier de Noailles, pourrait être étendu également. Enfin, des permanences décentralisées dans les mairies de secteur pourraient être tenues, afin d'informer sur les droits et les aides disponibles qui aideraient "les propriétaires occupants ou bailleurs de bonne foi à sortir de la spiral du logement indigne".

 

Mobilité : des transports plus performants et accessibles

 

L'un des principaux axes du Printemps marseillais en termes de mobilité est la performance des transports en commun. Pour cela, l'équipe de Michèle Rubirola explique qu'elle souhaite accélérer les projets métropolitains de prolongement de lignes de métro, de tramway "en évitant les doublons avec le métro pour un développement plus intelligent". Des voies réservées aux bus seront mises en place partout où cela est possible dès 2021. Objectif : passer à 16 lignes de bus à haut niveau de service.
Par ailleurs, avec l'aide de la Région, elle espère la mise en place en 2022 d'un RER métropolitain. Durant le mandat, la volonté de rendre accessible la quasi-totalité du réseau aux personnes à mobilité réduite est aussi affichée.

 

Toujours concernant les infrastructures, le Printemps marseillais souhaite créer des parkings relais en lisière de ville, pour limiter les déplacements en véhicule personnel. Un plan complet d'entretien de la voirie, incluant chaussées et trottoirs, pourrait également être mis en place. Et alors qu'un plan vélo de 60M€ sur 5 ans a déjà été voté par la métropole, incluant la création d'un réseau de 280km de pistes cyclables notamment, la Ville essaiera d'aller plus loin.

 

Aménagement urbain : chercher à limiter les risques climatiques et végétaliser la ville

 

Comment la ville peut-elle faire face aux changements climatiques ? Pour le Printemps marseillais, cela peut passer par plusieurs axes.
A commencer par l'élaboration d'un nouveau PLUI, afin d'y intégrer un "grand Plan de maîtrise des risques d'inondation et de pollution due aux eaux usées, qui permettra de maîtriser les coûts de gestion". Le but : limiter l'imperméabilisation des sols et réduire les volumes raccordés aux réseaux d'assainissement collectif entre autres.

 

Ce nouveau PLUI devra aussi permettre de "structurer les droits à construire". Il s'agirait de favoriser la création d'immeubles de logements écologiques de moyenne hauteur, et de purement et simplement interdire les constructions élevées en certains endroits, afin de faciliter la pénétration d'air frais.
La végétalisation des espaces est aussi très présente dans les ambitions du Printemps marseillais. Grandes places, rues, et même murs anti-bruit, ponts et pylônes bordant les routes pourraient en bénéficier. L'avantage : cela permet non seulement d'agir comme filtres naturels à particules fines, réduire la chaleur, mettre à disposition des espaces ombragés. De plus, une centaine de parcs et jardins pourraient être construits.

 

Toujours dans cette optique et pour "préserver des espaces naturels", certains projets jugés "destructeurs" pourraient être annulés. C'est le cas du boulevard urbain sud, que le Printemps marseillais souhaiterait transformer en "voie de cheminement doux", du projet de parking du parc Longchamps. La municipalité pourrait aussi se mobiliser afin de mettre fin au projet métropolitain de rocade routière LINEA.

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