Plusieurs projets de stockage d'énergie ou de mobilité hydrogène sont en cours d'expérimentation sur le territoire national. Engie, par exemple, va tester l'injection de H2 dans le réseau de gaz naturel d'un nouveau quartier de Dunkerque et l'injection d'hythane (un mélange avec le méthane) dans une station de bus de cette communauté urbaine. Ce démonstrateur Grhyd de power-to-gas sera d'ailleurs inauguré à Cappelle-la-Grande le 11 juin 2018. Le projet, qui prévoit donc de transformer l'électricité issue de renouvelables en gaz qui alimentera ensuite les chaufferies et réseaux locaux, associe une douzaine de partenaires industriels (Areva, CEA, McPhy Energy, Ineris, Cetiat…).

 

 

A Fos-sur-Mer, sur la façade méditerranéenne, se construit un autre démonstrateur "power-to-gas" nommé Jupiter 1000. Cette fois coordonné par GRTgaz, le projet prévoit de mettre en œuvre une unité d'échelle industrielle qui associe électrolyse, captage du gaz carbonique sur les cheminées d'un industriel local et méthanation, pour convertir les deux composés (H2 et CO2) en méthane de synthèse. Ce gaz neutre en carbone sera ensuite injecté sur le réseau de transport. Le programme réunit un ensemble de partenaires français dont McPhy Energy, Atmostat et le CEA, Leroux & Lotz, CNR (pour la fourniture d'électricité verte) et RTE.

 

Du côté de la mobilité verte, Alstom s'apprête à lancer un train à l'hydrogène au cours de l'été 2018 nommé Coralia iLint, qui circulera sur le réseau… allemand. Mais l'industriel, qui a développé cette machine avec le concours de ses sites de Tarbes et Ornans, précise être prêt à travailler avec les autorités pour définir et homologuer ce matériel roulant capable de remplacer des motrices Diesel sur les lignes régionales françaises. La ville de Pau, quant à elle, prévoit d'équiper une ligne de bus de véhicules à hydrogène à partir de septembre 2019. Le "Fébus" à haut niveau de service, fonctionnera grâce à une pile à hydrogène, tandis que le gaz sera produit au dépôt grâce à un électrolyseur alimenté au moyen de panneaux solaires. Les stations de recharge seront installées par GNVert (filiale d'Engie) et en 10 minutes, elles apporteront plus de 300 km d'autonomie aux bus. Engie est également impliqué dans le projet Zéro Emission Valley, lauréat d'un appel à projets européen. Il s'agit ici de déployer un réseau de 20 stations de distribution d'hydrogène sur le territoire chambérien entre 2019 et 2021. Les porteurs visent "en priorité les véhicules légers des professionnels et collectivités", dont 1.000 exemplaires seront acquis grâce à des subventions de l'Europe et de la région. Les collectivités pourront également tester des bus ou camions de collecte de déchets ménagers fonctionnant à l'hydrogène.

 

 

Même le cimentier Vicat s'intéresse à l'hydrogène vert puisque les procédés industriels à feu continu nécessitent de grandes quantités d'énergie électrique et thermique, pour broyer les matériaux puis les cuire. L'entreprise estime que le H2 pourrait être obtenu par électrolyse à partir d'énergie renouvelable puis recombiné par méthanisation avec le CO2 capté sur les fumées. Cette source remplacerait ainsi une partie des combustibles fossiles habituellement utilisés. La réinjection directe d'hydrogène dans un four adapté pourrait égalem ent être envisagée. Selon le cimentier, l'installation industrielle se muerait alors en "véritable hub énergétique territorial" et en "outil de transformation fournissant chaleur, hydrogène et méthane de synthèse pour des usages de proximité".

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