Oeuvre inadaptée à son public ou incomprise ? Le paquebot brutaliste de Jacques Kalisz suscite la lassitude de ses locataires, qui quittent le bâtiment en 1998, dont le destin est à un cheveu de la démolition. Il sera finalement acquis par le ministère de la Culture pour un franc symbolique et occupé par le Centre national de la danse dans le cadre d'un bail emphytéotique. De 2002 à 2004, les architectes Antoinette Robain et Claire Guieysse (lauréates de l'Equerre d'argent 2004) remportent le concours de la première réhabilitation du bâtiment de Kalisz. Il faut tout d'abord soigner la façade extérieure de l'édifice, et la rouvrir sur le Canal de l'Ourcq et les perspectives sur la Villette voisine. Sans toucher aux moulages opérés par Jacques Kalisz, que l'on retrouve aussi dans les bétons matricés en intérieur, il faut accueillir les espaces nécessaires au CND: des bureaux, des studios de répétition, une médiathèque, un restaurant et des espaces d'exposition et de conférences. Ne voulant pas totalement fondre leur geste dans celui de Jacques Kalisz, les deux architectes marquent la nouvelle temporalité du lieu avec l'installation de parois en stuc rouge là où elles sont intervenues. Antoinette Robain et Claire Guiyesse ont également apporté une nouvelle lumière et de nouveaux espaces au lieu, en ouvrant par exemple une mezzanine sur l'atrium.

 

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