La construction d'une ligne de tramway à l'horizon 2006 à Nice entraîne, un mois avant les résultats de l'enquête publique, autant de polémiques que les récents projets de l'extension du port ou de déménagement de la mairie dans une gare désaffectée mais classée.

Un élu, Jean-Auguste Icart, vice-président de la commission des transports au conseil général, sollicite l'abandon du projet pour recourir au ... train. "On ne supprimera pas l'engorgement de Nice avec un tramway mais en empêchant que 200.000 véhicules venant d'autres communes y entrent et sortent chaque jour. Comme Paris, Nice doit avoir son RER", affirme à l'AFP M. Icart (DVD), opposant au sénateur-maire (RPR) Jacques Peyrat. "Les voies SNCF sont déjà là sans parler du projet d'une nouvelle voie ferrée entre Nice et Cannes", précise-t-il.

A la communauté d'agglomération, maître d'oeuvre du projet, on souligne que "le tramway, solution moins onéreuse que le métro, va changer la vie des Niçois" et on dénonce "la dizaine d'opposants professionnels, politisés et bien organisés, qui détruisent tous les grands projets d'intérêt commun".

"Il y aura une rame toutes les trois minutes avec une priorité absolue sur les voitures. Du nord de la ville, on rejoindra la place Massena, au centre, en douze minutes contre trente à quarante cinq minutes actuellement", souligne Charles-Edouard Saman, directeur de cabinet du président de la communauté d'agglomération, qui n'est autre que Jacques Peyrat.

La première ligne de 8,5 kilomètres d'un coût estimé à 300 millions d'euros, devrait être opérationnelle en 2006. Les premiers travaux sont prévus en 2003.

"On a retenu un axe nord-sud parce qu'il compte la plus grande densité de population. L'enquête publique démontre que deux tiers des personnes qui y ont pris part, sont favorables au projet", précise M. Saman.

Les partisans du tramway mettent en avant le gain de temps pour se rendre en ville, l'amélioration de la qualité de vie. Les opposants dénoncent le choix de l'itinéraire et s'inquiètent du coût d'un "projet pharaonique".

Loin de ces préoccupations, les 15.000 habitants du quartier difficile de l'Ariane, parlent de "discrimination". "L'interruption de la ligne avant l'Ariane est perçue comme une nouvelle mise à l'écart", affirme Bruno Della Souda, conseiller municipal d'opposition de Nice.

Le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, a recommandé que le tramway desserve ce quartier. L'Etat doit participer à hauteur de 35% au financement.

Pendant ce temps, l'immobilier flambe. Dans le secteur de la place Garibaldi, l'une des plus belles de Nice, proche du port et de la vieille ville, appelée à devenir zone piétonne grâce au tramway, le prix des appartements a augmenté d'un tiers. Les agents immobiliers affirment que "c'est le moment de faire des affaires".

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