Même si elle est mise en avant et occupe le premier rôle, la pierre n'est pas le seul matériau à se partager l'affiche des logements sociaux de la rue Oberkampf. La construction du bâtiment s'est voulue hybride, chaque élément jouant un rôle bien spécifique à la place qu'il occupe. Ainsi, les façades de la totalité des niveaux sont en pierre massive porteuse et reposent sur des portiques en béton armé implantés au rez-de-chaussée. Leur épaisseur oscille entre 35 centimètres au premier niveau et 30 dans les derniers étages. Une charpente métallique permet d'alléger les planchers intérieurs, eux-mêmes constitués de panneaux de bois massifs lamellés-croisés et contrecollés, afin d'alléger la masse du bâtiment.

 

 

Niveau isolation, le choix s'est porté sur le béton de chanvre, mélange de chènevotte, de chaux aérienne et d'eau, qui a été projeté sur les façades depuis l'intérieur, avant d'être talonné et enduit. Ce matériau perspirant semble tout particulièrement convenir à une paroi en pierre et permet une régulation naturelle de l'hygrométrie. Pour le reste du bâtiment, le rez-de-chaussée a été édifié avec du béton armé et supporte les charges provenant des pierres aux niveaux supérieurs. Les concepteurs ont ainsi rejoint "la tradition constructive parisienne", laquelle veut ne pas employer le même produit en soubassement que dans les niveaux courants. On notera également que les bétons ont été poncés pour retirer la fine couche de laitance présente à la surface après l'étape du décoffrage. Une opération qui permet de révéler les couleurs et les aspects des granulats contenus dans la solution.

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