MATÉRIAUX. Le bailleurs social de la Ville de Paris a engagé, depuis plusieurs années, un virage dans la conception de ses projets de construction et de rénovation. Les matériaux biosourcés figurent en première place.

La signature par Paris Habitat du Pacte Bois-Biosourcés le 5 novembre, aux côtés de 26 aménageurs et maîtres d'ouvrage franciliens, "est venue réaffirmer la stratégie et les efforts déployés par l'établissement, depuis de nombreuses années, pour favoriser les matériaux biosourcés dans ses constructions et ses réhabilitations", explique l'office public de l'habitat de la capitale. Un impératif pour atteindre l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050 : les constructions en bois et matériaux biosourcés représentant en effet "jusqu'à 60% de gaz à effet de serre en moins que des constructions classiques".

 

 

Si le Pacte Bois-Biosourcés vise à ce que chaque signataire s'engage à réaliser jusqu'à 40% de sa production francilienne en bois et biosourcés d'ici 2025, en construction neuve comme en réhabilitation, Paris Habitat se veut "aux avant-gardes de cette ambition". Une part croissante de matériaux biosourcés figure ainsi au sein de ses projets. Il serait ainsi parmi les premiers bailleurs publics à investir ce champ dans le cadre de ces opérations. Une initiative appuyée en 2015 par la signature de la première charte bois aux côtés d'autres maitres d'ouvrages publics et bailleurs sociaux d'Île-de-France.

 

Performances thermiques, confort d'été, disponibilité et prix abordable

 

Outre une consommation énergétique basse en hiver et un confort en été, le bailleur juge que ces matériaux écologiques "s'avèrent également largement disponibles". Ils offrent aussi la possibilité, très avantageuse, d'optimiser la phase chantier avec la fabrication, en atelier, de caissons. Ce qui permet de réduire les nuisances sur site. Paris Habitat trouve aussi cette stratégie avantageuse dans le contexte parisien où le foncier est souvent contraint, car elle offre "des modes alternatifs de construction et de réhabilitation".

 

Ossature, façades, isolation...

 

Parmi les exemples, Paris Habitat évoque la restructuration de la résidence du Colonel Avia, dans le 15e arrondissement. Transformés en une résidence étudiante de 146 chambres, ces anciens bureaux ont bénéficié d'une façade en ossature bois avec un emploi de caissons en paille pour l'isolation. Cette méthode a également été appliquée dans le cadre de la surélévation du bâtiment.

 

 

Au 72, rue Marx Dormoy, dans le 18e arrondissement, 15 logements et deux locaux d'activité en rez-de-chaussée y ont été édifiés. Paris Habitat a fait appel ici pour l'isolation du bâtiment, à un mélange de chanvre et de chaux, projeté depuis l'extérieur dans l'ossature en bois des façades. Cette innovation biosourcée "se justifie par les propriétés même du béton de chanvre", explique le bailleur. Plus perspirant, il permet une meilleure régulation de l'humidité à travers son épaisseur.

 

 

La densification en cœur d'îlot à Cascades (20e) en témoigne également. Le bâtiment, entièrement conçu en bois, a "non seulement été assemblé sur site à partir d'éléments préfabriqués mais le principe constructif a également permis de répondre au contexte parcellaire et exigu de la résidence". Enfin, la surélévation de Glacière (13e) comprenait une réhabilitation dans le cadre d'un plan climat et la production de 72 logements par la réhausse des bâtiments existants. Paris Habitat a, ici aussi, privilégié une construction légère en bois. Un choix technique déterminé "pour alléger les charges sur les fondations de l'existant".

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