RÉACTION. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a nié vendredi toute volonté de moratoire sur les énergies renouvelables pour amadouer le Rassemblement national. Le président du SER avait dénoncé un potentiel "scandale".

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a nié vendredi toute volonté de moratoire sur les énergies renouvelables, démentant une information de presse selon laquelle il s'apprêterait à prendre un décret en ce sens. C'est ce dont nous informe l'Agence France presse (AFP) ce vendredi. "Cette information est complètement fausse et mensongère : il n'est pas question de revenir sur nos ambitions énergétiques car la décarbonation est une priorité pour notre souveraineté. Il faut sortir de certaines dépendances", a-t-il affirmé au Parisien. "En revanche, comme pour tout euro d'argent public dépensé, aucune rente ne sera tolérée", a-t-il toutefois ajouté, sous-entendant que tout soutien public serait dimensionné attentivement.

 

"Je veux croire que ce n'est qu'un mauvais canular…", avait réagi le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), Jules Nyssen, sur LinkedIn, après la publication par nos confrères de Contexte des éléments suivants : pour tenir compte de l'opposition des députés du Rassemblement national au projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), le Premier ministre envisagerait de l'assortir d'un moratoire sur l'éolien terrestre et le solaire. En parallèle serait lancée une mission destinée à réévaluer le soutien public à ces filières.

 

"Marchandages politiciens"

 

"Dans la pratique, cela signifierait que le gouvernement déciderait de rétablir par décret le moratoire que l'Assemblée nationale a rejeté cet été", tempêtait Jules Nyssen. "Mais ce serait quelque chose d'absolument scandaleux sur le plan de la politique énergétique qui doit répondre à des fondamentaux et non à des marchandages politiciens."

 

Quoi qu'il en soit, le secteur des énergies renouvelables attend impatiemment la publication de ce texte structurant. Le même Jules Nyssen déplorait déjà, en avril dernier, "l'incertitude" dans laquelle plongeaient les filières en son absence. Le Rassemblement national souhaite notamment, au-delà de l'instauration du moratoire, dynamiser les énergies renouvelables "non intermittentes : l'hydroélectricité, la géothermie, la biomasse et l'hydrogène" et relancer le nucléaire "grâce à la construction de nouveaux réacteurs et l'augmentation de la puissance du parc existant".

actionclactionfp