PATRIMOINE. La 38e édition des Journées européennes du patrimoine a marqué l'achèvement de la phase de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Les travaux de restauration vont pouvoir commencer, et Bercy a signé une convention pour soutenir les métiers d'art amenés à se mobiliser.

Plus de 8 millions de visiteurs ont parcouru les quelque 15.000 monuments accessibles à l'occasion de la 38e édition des Journées européennes du patrimoine. Une fréquentation en hausse d'après le ministère de la Culture, qui souligne au passage que le public pouvait accéder à un village des métiers spécialement monté sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris afin de se plonger dans le quotidien des compagnons ainsi que dans le chantier de sécurisation et de consolidation de l'édifice meurtri par un incendie en avril 2019.

 

 

L'objectif de réouverture au culte pour 2024 est maintenu

 

Cette première phase de travaux s'est d'ailleurs achevée au moment où les savoir-faire qui se sont mobilisés pendant plus de deux ans étaient mis à l'honneur : d'après l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, ils ont été "menés à bonne fin conformément au calendrier fixé", et l'édifice est "désormais entièrement sécurisé". Architectes, échafaudeurs, charpentiers, cordistes, tailleurs de pierres, grutiers, nacellistes, facteurs d'orgues, maîtres-verriers, restaurateurs de peintures murales, restaurateurs de sculptures, chercheurs... Autant de corps de métiers qui se sont déjà illustrés pour cette étape préalable "indispensable". "Ils ont permis la réalisation et le succès d'opérations complexes et parfois inédites, dont le démontage de l'échafaudage sinistré, la dépose du grand orgue, des chantiers-tests de nettoyage dans deux chapelles, la pose de cintres en bois sous les arcs-boutants ou encore le déblaiement et le tri des vestiges et la sécurisation de la croisée du transept", explique l'organisation dans un communiqué.

 

Avec toujours dans le viseur l'objectif de rendre la cathédrale au culte pour 2024, les équipes en charge du chantier ont déjà sélectionné et récolté le millier de chênes nécessaires pour reconstruire la flèche, le transept et les travées adjacentes. Les murs intérieurs et les sols de la cathédrale doivent pour leur part faire l'objet d'un nettoyage "approfondi" courant septembre. De même, le groupement attributaire des travaux de restauration du grand orgue a été désigné dans l'été. "Les travaux débuteront cet automne pour lui permettre de résonner dans la cathédrale lors de sa réouverture au culte et à la visite en 2024", indique l'établissement public.

 

Campagne de soutien aux métiers d'art et du patrimoine

 

 

Mais l'heure est maintenant aussi au lancement des appels d'offres de travaux de restauration. "Afin de réunir les meilleures compétences et de permettre l'accès à ces commandes à un grand nombre d'entreprises - dont les PME et les TPE des métiers du patrimoine -, l'établissement public a mis en place un allotissement par corps d'état conduisant à attribuer plus d'une centaine de marchés publics", poursuit le communiqué. Et pour l'occasion, Bercy compte bien donner un coup de pouce aux entreprises spécialisées : avec l'appui d'Alain Griset, ministre chargé des petites et moyennes entreprises, l'Institut supérieur des métiers et l'établissement public ont signé une convention consacrant une campagne de soutien aux métiers d'art et du patrimoine amenés à intervenir sur le chantier.

 

Dotée de 4,8 millions d'euros, cette campagne doit permettre de promouvoir les métiers artisanaux auprès du grand public et notamment des jeunes, à un moment où le bâtiment doit composer avec des difficultés de recrutements. Elle se structurera autour de trois axes : la programmation d'évènements culturels, comme des expositions ou des manifestations, et la création "d'outils de médiation", comme des ateliers et des fiches-métiers ; l'information et la communication, par le biais de contenus vidéo mettant en avant les métiers ; enfin, les actions en faveur de l'apprentissage et de la formation professionnelle, notamment en intégrant des clauses qui favorisent la présence sur le chantier d'apprentis et "de personnes éloignées de l'emploi", selon Bercy.

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