SANTÉ. Dans une logique d'anticipation d'une éventuelle pandémie de coronavirus en France et de son impact sur l'économie nationale, la Fédération française du bâtiment a envoyé un courrier à la ministre du Travail Muriel Pénicaud en lui demandant de faciliter la mise en activité partielle des entreprises. Un guide à destination des adhérents a parallèlement été mis à jour.

Ce n'est pas pour céder aux sirènes de la psychose mais bien pour prévenir d'éventuels impacts sur l'économie du pays : ce 26 février 2020, la Fédération française du bâtiment (FFB) a indiqué à Batiactu avoir envoyé un courrier à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, en lui demandant que les Direccte (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) puissent faciliter la mise en activité partielle d'entreprises de la construction dont un ou plusieurs salariés seraient contaminés par le coronavirus, ou dont l'activité serait touchée d'une manière ou d'une autre. Dans l'éventualité où la pandémie parviendrait jusqu'en France, ce qui n'est pas à exclure au vu des multiplications de cas un peu partout dans le monde, le secteur du bâtiment veut ainsi se tenir prêt à en encaisser les conséquences économiques. La FFB reconnaît qu'il s'agit de "circonstances exceptionnelles" mais souhaite "éviter la prise au dépourvu" en préparant en amont toutes les mesures nécessaires.

 

 

En parallèle, l'organisation professionnelle a mis à jour un guide pratique à destination de ses adhérents sur les gestes à adopter et démarches à effectuer en cas d'épidémie, voire de pandémie. Ce document avait été réalisé en 2009 au moment de la crise sanitaire du H1N1 (grippe A) et comporte des informations utiles sur les incidences d'une telle situation sur les contrats de travail ou encore les marchés publics.

 

Pas de gel des chantiers ni de chômage partiel

 

 

Interrogée par Batiactu sur les conséquences de la pandémie, la FFB affirme ne pas encore avoir enregistré d'impact sur l'activité de ses adhérents. Dans le secteur de la construction, les matériaux ne proviennent pas forcément des pays asiatiques, ce qui peut limiter les risques. En revanche, les entreprises important des ressources de Chine ne pourront peut-être pas se faire livrer dans l'immédiat, à cause de la baisse (voire de l'arrêt dans certains secteurs d'activité) de la production constatée dans l'Empire du Milieu depuis le début de la crise sanitaire. Dans tous les cas, la FFB ne constate pas pour l'heure de gel de chantiers ou de chômage partiel, et n'envisage, éventuellement, qu'une suspension ou une modification de certains approvisionnements de matériaux.

 

De son côté, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a tenu à rappeler quelques mesures de bon sens pour limiter la propagation du coronavirus, qui reste, d'après le milieu scientifique, bien moins létal que le virus de la grippe. L'organisation conseille ainsi aux entreprises, "quelle que soit leur taille, de prendre des mesures de prévention basiques en mettant notamment à disposition de leurs salariés des solutions hydroalcooliques, en leur permettant de se laver les mains facilement et d'aérer régulièrement les espaces communs". Sur le plan économique, la CPME rappelle certes "que le Gouvernement s'est engagé à maintenir les mesures d'étalement de charges, d'activités partielles ou de dérogations sur les heures supplémentaires mises en place lors des récents mouvements sociaux", mais demande tout de même à l'exécutif d'aller plus loin. Elle souhaite donc que la puissance publique "émette des recommandations pour que le coronavirus puisse, dans certains cas, être juridiquement considéré comme 'cas de force majeure', évitant ainsi aux entreprises et en particulier aux sous-traitants industriels, d'éventuelles pénalités de retard et leur permettant, le cas échéant, d'utiliser leurs assurances".

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