ARTISANAT. La rénovation énergétique est une activité qui « commence à décoller » pour les entreprises artisanales du bâtiment. Si la Capeb assure accueillir favorablement les dernières mesures en la matière et se satisfait du succès de MaPrimRénov', elle reste vigilante sur certains points, notamment sur la mise en place des accompagnateurs rénov'.

En 2021, la rénovation énergétique des logements a été le segment le plus dynamique pour l'activité des artisans du bâtiment. En hausse de 16% sur un an, et de 4,5% par rapport à la situation d'avant crise covid, la demande a été soutenue. Le succès de MaPrimeRénov', avec plus de 700.000 dossiers déposés, et des CEE a contribué incontestablement à cette performance, a reconnu Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, lors d'une conférence de presse le 27 janvier 2022. "C'est un marché qui commence à décoller", s'est-il satisfait.

 

Ces aides ont ainsi eu l'effet incitatif escompté, et les perspectives restent bonnes en la matière. Malgré un marché en expansion, Jean-Christophe Repon déplore cependant que le nombre d'entreprises RGE, lui, baisse et s'en inquiète. Afin d'aider les entreprises artisanales à lever les contraintes et à externaliser la partie administrative, souvent complexe, du label RGE ou des CEE, il attend impatiemment l'expérimentation, dans 4 régions, d'un dispositif d'accompagnement des professionnels.

 

 

Indépendance et impartialité

 

Concernant l'accompagnateur rénov', en revanche, la Capeb est plus mesurée. Si l'organisation professionnelle salue l'initiative France rénov, guichet unique qui permet d'avoir "un réseau, visible, facilement identifiable, qui correspond à une demande de longue date", elle prévient : "Ne faisons pas de l'accompagnateur rénov' un nouveau contrôleur, un organisateur du marché. Prenons garde à ce que les sociétés privées agréées présentent toutes les garanties en termes d'indépendance et d'impartialité."

 

Elle s'inquiète aussi du seuil à partir duquel cet accompagnateur rénov' sera rendu obligatoire. Pour le moment, le montant évoqué est de 5.000 euros. "Trop bas" pour la Capeb, car un tel montant impliquerait une obligation pour "des gestes simples, comme le changement d'une chaudière".

 

Repenser la démarche autour des rénovations globales

 

En revanche, elle juge le dispositif "nécessaire en cas de rénovation globale". Cette démarche est cependant trop lourde pour le moment, estime Jean-Christophe Repon. "Il faut que le logement soit vide, que le reste à charge soit financé…" Des contraintes qui pourraient expliquer le faible nombre de dossiers d'aides déposés : 389 seulement selon le président de la Capeb.

 

 

Il appelle ainsi à repenser la rénovation globale pour la rendre "plus intelligente et plus pertinente". "Etablissons des parcours de rénovation, avec des opérations planifiées dans le temps, pour atteindre les résultats attendus au terme de la démarche."

 

Des propositions pour la présidentielle mi-février

 

Enfin, afin de soutenir toujours davantage la demande, la Capeb remet sur la table l'idée d'un taux de TVA réduit à 5,5% pour les travaux de rénovation. "Nous donnerions une dynamique supplémentaire, un coup d'accélérateur en plus à un segment qui crée de la richesse et des emplois", argumente Jean-Christophe Repon.

 

 

L'organisation professionnelle défendra cette mesure auprès des candidats à l'élection présidentielle. Et ce ne sera évidemment pas la seule idée qu'elle soumettra. La Capeb travaille actuellement à ses propositions. Elles seront dévoilées à la mi-février 2022, dans un livre blanc.

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