Selon la dernière étude de l'Observatoire des loyers Clameur publiée ce mercredi, les loyers se stabilisent, mais la vacance locative continue d'augmenter. Mais ce constat global cache de nombreuses disparités régionales. Du côté des HLM, une étude de la CNL, dénonçant une augmentation des loyers du parc locatif social, crée la polémique.

"2009 et 2010 sont des années qui vont confirmer une relative stabilisation du marché locatif français", selon Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris X-Nanterre, auteur de l'étude de l'Observatoire des loyers Clameur* publiée ce mercredi, lors de sa présentation à la presse. L'année écoulée a confirmé "une faiblesse du marché locatif privé" : la baisse de la mobilité résidentielle a en effet continué en 2009 (-5%), pour s'établir à 25,8%, "son point le plus bas depuis 1998". Entre 2006 et 2009, elle a ainsi diminué de près de 13%. Les Français attentistes en cette période d'incertitude préfèrent rester dans leur logement ou différer une envie de déménager, du fait notamment d'"un sentiment de difficulté à trouver un bien". "Et si les ménages ne déménagent pas, il n'y a pas non plus de nouveaux biens sur le marché", précise Michel Mouillart. Ce qui entretient la réduction du marché.

 

Mobilité résidentielle
Mobilité résidentielle © Clameur 10 mars 2010
Une stabilisation toute relative
L'observation de l'indice des loyers sur la période 2009 permet de constater une très légère hausse des loyers à +0,1%. Ce premier trimestre 2010 confirme cette stabilisation affichant +0,6%, soit ce qui avait été observé à la même période l'an dernier. L'évolution globale des loyers sur ce premier trimestre 2010 paraît différenciée selon les types de biens : les petites surfaces auraient tendance à voir leurs loyers baisser (-1,1% pour les studios et 1 pièce), tandis que ceux des grandes surfaces augmenteraient (+3,9% pour les 5 pièces et plus), une première depuis des années. Mais pour Michel Mouillart, il faut remettre ces résultats en perspective par rapport aux années précédentes : "Ce qui est gagné en 2009, on le récupère en 2010", tout est affaire de compensation. Ainsi par exemple, sur les petites surfaces, les loyers ont gagné +1,6% en 2009 et +3,2% en moyenne chaque année, entre 1998 et 2010. "Après la pression sur les loyers observée entre 2004 et 2006, c'est la première fois depuis 1998 (et même depuis la crise du début des années 90) que les loyers de marché stagnent" précise l'étude.

 

Disparités régionales
Mais le marché reste sur "le fil du rasoir" entre baisse et hausse, "inquiet, hésitant", et l'observation globale cache de fortes disparités régionales. Sur le début 2010, quasi toutes les grandes villes affichent des loyers en baisse, soit 51,9% des villes de plus de 60.000 habitants. Mais, dans 48,1% des villes de plus de 60.000 habitants, les loyers ont progressé : une progression soutenue à Clermont Ferrand (12€/m2, +5,9%) par exemple, modérée à Saint-Nazaire ou Roubaix. Dans le lot de ces dernières, très peu de "grandes villes", il n'y a que Lyon, Montpellier ou Tours : Marseille ou Paris par exemple, voient, elles, leurs loyers en légère baisse (respectivement -0,6% et -0,8%). Là encore, il faut observer une compensation par rapport à 2009. D'autre part, "Il y a un peu moins de villes avec des loyers en faible baisse et un peu plus avec des loyers en forte baisse", observe Michel Mouillart. Parmi les plus fortes baisses : Saint-Denis (-7,1%), Aubervilliers (-6,5%), mais aussi Neuilly/Seine (-6,4%). Parmi les baisses soutenues on peut citer également Strasbourg (-3,1%) ou le Mans (-3,7%).

 

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