RENOVATION ENERGETIQUE. La société Effy, spécialisée dans l'efficacité énergétique, a annoncé ce mardi 3 décembre travailler pour les ménages les plus modestes à une solution de financement destinée à pallier l'augmentation du reste à charge qu'entraînera la réforme du crédit d'impôt transition énergétique (CITE).

C'est une "incohérence" que la Capeb (confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) avait pointée du doigt dès le mois d'octobre : la transformation du crédit d'impôt transition énergétique (CITE) en prime, qui sera effective à partir du 1er janvier 2020 pour les ménages les plus modestes, entraînera une augmentation du reste à charge. C'est pour pallier ce problème que la société Effy, spécialisée dans l'efficacité énergétique, a annoncé ce mardi 3 décembre travailler à une solution de financement "innovante."

 

 

Ma Prime Rénov, qui se substituera au CITE, "écrêtera a priori les aides à 90% du devis, d'où un reste à charge de 10%, ce qui peut poser un problème aux ménages les plus modestes", explique Frédéric Utzmann, président d'Effy. La solution de financement, que l'entreprise ambitionne de proposer au premier trimestre 2020, "se basera sur des mensualités, un peu comme du leasing. Le montant de la mensualité sera inférieur à l'économie (d'énergie) réalisée. L'idée réside dans le "pay as you save"", détaille Frédéric Utzmann. Si cette solution n'est pas encore totalement définie, c'est parce qu'Effy travaille sur "au moins trois pistes", dans la mesure où les activités de financement sont très régulées, si bien que l'on ne s'improvise pas banquier.

 

Effy a identifié une autre brique manquante dans sa palette de services, à savoir la réception des chantiers. La société développera l'an prochain des solutions d'auto-vérification des travaux pour les particuliers, et appelle les organismes de qualification des artisans à rendre publics les points de contrôle de leurs référentiels RGE (reconnu garant de l'environnement). Comment ce dispositif s'articulera-t-il avec celui du gouvernement, qui avait annoncé le 12 novembre, dans le cadre du lancement de son plan de lutte contre la fraude aux travaux de rénovation énergétique, que les particuliers disposeraient à partir du printemps prochain de fiches techniques destinées à les aider à réceptionner les travaux ? "Nous préférons anticiper les choses", répond Frédéric Utzmann. Une anticipation qui a par ailleurs conduit le dirigeant à s'assurer un volant d'activité au cas où l'Agence nationale de l'habitat, qui distribuera Ma Prime Rénov, ne serait pas prête au 1er janvier 2020, contrairement à sa promesse. "Nous avons six mois de travail devant nous", assure Frédéric Utzmann.

 

 


L'année 2020 ne sera peut-être pas aussi spectaculaire que 2019 pour Effy mais elle promet d'être de bonne facture. Après un doublement de son chiffre d'affaires cette année, par rapport à 2018, à 200 millions d'euros, la société table sur une "très forte" croissance de son chiffre d'affaires l'an prochain. L'entreprise a accompagné 120.000 chantiers de rénovation énergétique en 2019, dont 40.000 chantiers d'isolation à un euro et près d'un millier de pompes à chaleur à un euro. Effy, dont les effectifs ont également été multipliés par deux en 2019, à 200 personnes, dégage par ailleurs des bénéfices, indique Frédéric Utzmann, sans autre précision.

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