Le 3e colloque national éolien s'est tenu ce 18 octobre 2012 à Paris. Une journée d'échanges pour les 600 participants, professionnels de la filière terrestre et maritime, décideurs publics, parlementaires et experts, qui avait pour but de répondre à diverses questions cruciales pour l'avenir de cette énergie renouvelable en France. Compte-rendu.

A l'initiative de France Energie Eolienne (FEE), tous les professionnels de la filière se sont donné rendez-vous au Palais Brongniart pour le 3e colloque national éolien, afin de débattre et tenter de répondre à une question : « Quelle est la place de l'éolien dans la transition énergétique ? ». Une interrogation légitime au moment où le secteur connaît une situation de blocage liée à des difficultés réglementaires, à des incertitudes sur le prix d'achat du courant et à des hésitations sur la politique à mener. « Or la filière éolienne est techniquement mature et économiquement compétitive », souligne Nicolas Wolff, le président de FEE. « Le prix est désormais de 82 €/MWh ce qui est équivalent aux estimations du prix du courant fourni par le futur EPR, entre 70 et 90 €/MWh. L'éolien est un outil de ré-industrialisation, qui permet de créer des emplois non délocalisables », poursuit le responsable. Car la filière, qui cherche à se structurer, envisage la création de 50.000 emplois d'ici à 2020.

 

Pour Denis Baupin, député EELV de Paris, intervenant lors d'une des tables rondes, le constat est identique : « Il s'agit d'un enjeu majeur, y compris pour l'emploi et il ne faut pas rater la transition industrielle ! ». Mais les verrous à faire sauter sont encore nombreux. Si les récentes évolutions consenties par le gouvernement vont dans le bon sens (suppression des ZDE, lancement d'un 2e appel d'offres offshore), « les mesures discutées au parlement permettront de desserrer l'étau », selon Nicolas Wolff. Mais pour de nombreux participants au colloque, il faudrait aller plus vite, plus loin. Tous s'accordent sur l'urgence à trouver des solutions.

 

Des solutions d'urgence
Au premier rang des préoccupations, figure la sécurisation du tarif d'achat de l'électricité éolienne terrestre. Sans même attendre la décision de la Cour de Justice de l'Union européenne, de nombreuses voix réclament la mise en place immédiate d'un tarif d'achat - cette fois déclaré à l'UE -de façon à rendre la confiance aux banques et aux investisseurs pour l'instant paralysés par le manque de visibilité. Cette mesure aurait également la propriété de protéger l'Etat contre des recours en remboursement, la Cour de justice européenne allant sans doute déclarer que le système français constituait jusqu'à présent une aide non déclarée. Autre proposition, revoir le mode de calcul de la CSPE qui ne correspondrait plus au futur mix énergétique. Si l'éolien ne représente aujourd'hui que 11 % de cette taxe, soit environ 2,8 €/an/ménage, la part devrait augmenter à l'avenir, surtout si les installations d'éoliennes venaient à reprendre de façon plus soutenue. Les professionnels du secteur demandent que les coûts de renforcement du réseau soient mieux répartis entre producteurs et gestionnaires.

 

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