Fait incontestable, mesuré et reconnu par les pouvoirs publics : l'air intérieur est davantage pollué que l'air extérieur. En cause : les mauvaises habitudes des occupants, mais aussi les matériaux et produits de la construction.

La problématique de la qualité de l'air intérieur date du premier choc pétrolier, dans les années 70. C'est à cette époque que l'on a commencé à confiner les bâtiments pour réaliser des économies d'énergie. Et c'est aux Etats-Unis que l'on a entendu parler, pour la première fois, de formaldéhyde et de pollution de l'air intérieur dans les mobil-homes. En France, la prise de conscience date d'un peu plus de dix ans, et cette problématique est désormais perçue comme un enjeu de santé publique. Il était temps, car toutes les mesures vont dans le même sens : l'air intérieur est beaucoup plus pollué que l'air extérieur. Un constat d'autant plus alarmant que l'on passe 80% de notre temps à l'intérieur de bâtiments. Sur le plan de la santé, la pollution de l'air intérieur est soupçonnée de jouer un rôle significatif dans l'accroissement des pathologies chroniques, des allergies respiratoires, voire de certains cancers.

 

Polluants et sources de pollution
Les sources de pollution sont légion. Elles peuvent être liées aux comportements humains : utilisation de produits d'entretien, de bougie, d'encens, présence de plantes ou d'animaux domestiques, absence d'aération, environnement extérieur dans certains cas, mais aussi aux produits de la construction, de la décoration, aux équipements de chauffage ou de production d'eau chaude sanitaire. La liste des polluants est tout aussi importante. Les plus connus, car les plus médiatisés, sont le formaldéhyde, le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone, les fibres d'amiante, les composés organiques volatils ou le benzène. Moins connus mais tout aussi polluants : les allergènes de chiens, d'acariens, l'humidité relative et le radon.

 

De plus, les différentes études réalisées par l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI), révèlent qu'il existe une spécificité à la pollution intérieure. On y trouve, en effet, des substances qui sont inconnues à l'extérieur, ou alors dans des concentrations nettement plus faibles. De même, hormis de rares exceptions, les polluants visés dans ces études sont présents à des niveaux quantifiables dans la majorité des locaux. L'Observatoire a mesuré la pollution dans l'air de 567 logements représentatifs du parc de résidences principales en France. Dans la quasi-totalité de ces logements, les chercheurs ont trouvé des polluants. En outre, une minorité d'habitations affichait une pollution importante avec des concentrations très élevées et simultanées pour plusieurs polluants. De plus, polluant par polluant, 5 à 30 % des logements présentaient des valeurs nettement plus élevées que les concentrations moyennes observées dans le parc. L'étude a ainsi révélé que les composés organiques volatils (COV) y étaient très présents, dans des teneurs plus importantes qu'à l'extérieur. De son côté, le formaldéhyde, classé par l'Organisation mondiale de la santé comme cancérigène pour l'homme est présent dans la majorité des logements avec des concentrations de 5 à 50 fois plus élevées qu'à l'extérieur.

 

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