DÉCARBONATION. Selon Entreprises générales de France (EGF), l'accélération de la rénovation nécessite la mise en place d'un "plan Notre-Dame" dédié. Elle a ainsi proposé mi-juillet 2025 une approche systémique et simplificatrice pour engager la massification.

Alors que la rénovation énergétique peine à suivre les ambitions de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), Entreprises générales de France (EGF) BTP a souhaité "objectiver l'intensité des besoins liés à la rénovation" pour respecter les objectifs de la stratégie. L'organisation professionnelle a ainsi estimé les moyens financiers et humains nécessaires à la mise en mouvement de la filière et est allée rencontrer des acteurs pour identifier des pistes d'accélération.

 

Ce travail a abouti à la formulation de propositions, présentées le 15 juillet 2025. EGF demande ainsi la mise en place d'un "plan Notre-Dame pour la rénovation", permettant de lutter contre le changement climatique tout en améliorant le pouvoir d'achat des ménages et renforçant l'indépendance énergétique du pays.

 

Les rénovations en retard de plusieurs années sur les objectifs

 

Selon EGF, la France n'est pas au rendez-vous de la rénovation. "Au regard du chiffre d'affaires actuel de la filière bâtiment (208 milliards d'euros/an selon la FFB), la concrétisation de la SNBC nécessite des financements colossaux (au moins 50 milliards d'euros/an selon France Stratégie), qui actuellement font défaut", note ainsi EGF. La rénovation accuse ainsi un retard de trois ans sur les travaux et de plus de cinq ans sur la mise en mouvement de la filière. Enfin, les besoins de la filière sont estimés à plus de 50.000 personnes d'ici 2030, alors qu'elles sont seulement entre 15.000 et 20.000 en 2025.

 

Afin d'y remédier, EGF demande en priorité la mise en place d'un groupe de travail dédié à la simplification, "piloté par un garant de l'intérêt commun à l'image du Général Georgelin pour Notre-Dame de Paris qui fédérerait les initiatives individuelles dans un plan d'action national donnant le cap".

 

Le "Notre-Dame de la rénovation", un plan en trois axes

 

Le plan souhaité par EGF propose la création de conditions favorables à l'investissement des Français. Il comprend des mesures pour encourager l'engagement de travaux lors de la mutation d'un bien, simplifier les dispositifs d'aide, développer une ingénierie financière, favoriser les opérations globales avec engagement de performance ou encore affecter des pénalités en cas de non-atteinte du décret tertiaire pour les bâtiments concernés.

 

 

Le deuxième axe du plan réside dans la simplification de l'acte de rénover, notamment des procédures et solutions dédiées. Il recommande également de "systématiser une approche sur la base de situations de référence simples", de "s'appuyer sur les diagnostics existants" et d'"homogénéiser le contrôle de l'atteinte des performances".

 

Enfin, EGF insiste sur l'importance de développer les compétences, notamment grâce à des formations calibrées et à une insertion qualitative sur chantier.

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