NOTRE-DAME DE PARIS. Dans un courriel diffusé ce vendredi 15 novembre, Denis Dessus souligne la voix "pertinente et éclairée" de l'architecte en chef des monuments historiques chargé de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Deux jours plus tôt, le général Georgelin, missionné par l'Elysée pour piloter cette opération, avait prié Philippe Villeneuve de "fermer sa gueule."

Une nouvelle réaction s'est ajoutée, ce vendredi 15 novembre, au tollé provoqué la veille par les propos du général Jean-Louis Georgelin à l'encontre de Philippe Villeneuve. Et pas des moindres, puisque c'est Denis Dessus, le président du Conseil national de l'ordre des architectes (CNOA), qui a pris la plume pour soutenir à son tour l'architecte en chef des monuments historiques chargé de la restauration de Notre-Dame de Paris. Auditionné le 13 novembre par la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale, le général Georgelin, préfigurateur de l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, en partie ravagée par un incendie le 15 avril, avait déclaré :
"Quant à l'architecte en chef des monuments historiques que vous avez cité, je lui ai déjà expliqué plusieurs fois, et je le referai, qu'il ferme sa gueule, et que nous avancions en sagesse pour que nous puissions sereinement faire le meilleur choix pour Notre-Dame, pour Paris, pour le monde."
Un choix relatif à la flèche de la cathédrale, que Philippe Villeneuve souhaite reconstruire à l'identique de celle érigée par Viollet-le-Duc en 1859, alors que le président de la République Emmanuel Macron, qui a missionné le général Georgelin, est favorable à un "geste contemporain."

 

 

Des propos "pas acceptables" pour Riester

 

"Lors d'une longue audition parlementaire, il est possible d'avoir des mots de trop", reconnaît Denis Dessus dans un courriel. "Néanmoins, il faut rappeler au général Georgelin que l'architecte Philippe Villeneuve fait preuve d'une implication totale dans la sauvegarde de Notre-Dame, qu'il a permis, par ses connaissances et son action, de préserver l'essentiel du bâtiment et ses œuvres", poursuit le président du CNOA. Celui-ci juge donc que "les différents acteurs (de la restauration de la cathédrale), dont M. Georgelin et le gouvernement, sont tenus d'écouter et d'entendre (la) voix pertinente et éclairée" de Philippe Villeneuve.

 

La veille, le ministre de la Culture Franck Riester avait estimé sur Twitter que les propos du général n'étaient "pas acceptables." Un jugement partagé par la commission de la Culture du Sénat, qui fait part dans un communiqué de sa "stupéfaction", et considère que "les conditions ne sont désormais plus réunies pour que le préfigurateur soit en capacité de fédérer autour de ce projet (…) les différents acteurs chargés d'entreprendre (…) la reconstruction" de Notre-Dame.

 

 

L'Unsfa pose la question des futures fonctions du général

 

L'Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa) a également réagi vendredi 15 novembre par communiqué de presse. "A la suite de ces propos vulgaires et déplacés, l'Unsfa souhaite exprimer toute son soutien à Philippe Villeneuve", réagit ainsi dans une lettre ouverte Laure-Anne Geoffroy, vice-présidente. "Les propos tenus par le général Georgelin ne sont pas acceptables et sont proprement indignes d'un représentant de l'État." L'organisation en vient également à se poser des questions sur "les fonctions que le général Georgelin doit prendre au sein du futur établissement public dont la création est prévue début décembre".

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