RÉCOMPENSE. Les Trophées de la Construction ont remis un prix d'honneur aux multiples acteurs impliqués dans le sauvetage et la sécurisation de Notre-Dame de Paris. Si le chantier s'annonce aussi complexe que la structure est fragile, le monde du bâtiment a tenu à remercier ses "sauveteurs".

Architectes en chef des monuments historiques, chercheurs du Laboratoire de recherche des monuments historiques, entreprises de couverture, d'échafaudage, cordistes ou maîtres verriers…ils étaient nombreux, le matin du 16 avril, à se rendre au chevet de Notre-Dame, autour de son architecte en chef Philippe Villeneuve.

 

Des portraits des acteurs à suivre sur Batiactu
Découvrez la série de portraits réalisés Batiactu de certains des acteurs de la consolidation et la restauration de Notre-Dame de Paris.

 

- Antoine-Marie Préaut, chef du service de la conservation régionale des monuments historiques de la Drac Île-de-France

 

- Didier Cuiset, directeur général d'Europe échafaudage

 

A l'occasion des Trophées de la Construction qui se sont tenus le 10 septembre 2019 au soir, un prix d'honneur a été remis aux multiples acteurs qui se rendent quotidiennement sur le chantier de Notre-Dame de Paris pour tenter de la préserver, après l'incendie dantesque du 15 avril.

 

Mobilisation des entreprises dès le lendemain du drame

 

Malgré les flammes qui emportaient la toiture et la flèche de la cathédrale, les pompiers sont parvenus à extirper les œuvres les plus précieuses de l'édifice. Dès le lendemain, de nombreuses entreprises, dont Lebras Frères et Europe Echafaudages qui intervenaient déjà sur le chantier de restauration, venaient constater les dégâts : bois carbonisés, pierres tombées de la voûte, et des milliers tonnes de plomb réduits en poussière.

 

 

"On va tout faire pour remettre ce chef-d'œuvre de l'Humanité en place, nous sommes évidemment surchargés par le poids de la mission qui nous est confiée, mais j'ai grande confiance", a assuré, gorge serrée, Philippe Villeneuve, entouré d'une quarantaine de personnes.

 

"Merci pour ce que vous n'avez pas encore fait"

 

Au fil des mois, la cathédrale s'est parée de cintres et d'étais en bois, permettant d'immobiliser les arcs-boutants de son chœur. L'échafaudage initialement posé pour les travaux de restauration, et qui n'a pas flanché au cours de l'incendie, pourrait maintenir certains éléments de la cathédrale en équilibre. Les opérations les plus périlleuses et délicates qui sont à venir concernent la pose d'un plancher de travail sous la voûte, et le retrait de l'échafaudage avant de poser un parapluie d'urgence qui devrait protéger l'édifice des intempéries hivernales. Aux dires des entreprises comme du ministère, le diagnostic ne pourra être établi qu'à la fin du premier semestre 2020, au plus tôt.

 

"Si la cathédrale est encore debout aujourd'hui, c'est grâce à tous ces compagnons"

 

"Si la cathédrale est encore debout aujourd'hui, c'est grâce à tous ces compagnons, tous ces amis si j'ose dire, qui se sont donnés sans compter au moins pendant les deux premiers mois pour sauver la cathédrale blessée", a remercié de son côté le recteur de Notre-Dame de Paris, Monseigneur Patrick Chauvet. Antoine-Marie Préaut, chef du service de la conservation des monuments historiques d'Ile-de-France, considère, lui que "la grande malade (…) est entre les meilleures mains".

 

Chargé transitoirement de coordonner le chantier, Didier Durand - qui dirige la société de taille de pierre Pierre Noël - a tenté de répandre l'expérience de Notre-Dame de Paris auprès des différents représentants du Bâtiment présents dans l'auditoire. "Le 16 au matin, nous avons été reçus par Philippe Villeneuve qui nous a dit merci (…). C'est quelque chose qui était extraordinaire parce qu'il nous disait merci pour ce que nous n'avions pas encore fait", a narré Didier Durand avant de philosopher : "En disant merci, vous valoriserez des hommes qui vous donneront beaucoup plus avec cette fierté qu'avec tout l'argent que vous pourrez leur donner."

 


Les lauréats du prix d'honneur

 


* Les architectes en chef des monuments historiques assurant la maîtrise d'œuvre des travaux :
- Philippe Villeneuve
- Pascal Prunet
- Rémi Fromont

 

* La maîtrise d'ouvrage des travaux de sauvegarde et de sécurisation est assurée par la Conservation régionale des monuments historiques d'Ile-de-France dont le conservateur régional est Antoine-Marie Préaut.

 

* Le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH)

 

*Les entreprises de travaux intervenues ou qui interviennent encore sur le chantier :
- Art et Forge
- Atelier Baudoin
- Atelier Duchemin
- Atelier Loire
- Atelier Muranese
- Atelier Parot
- Atelier Saint-Jacques
- BJF
- Claire Babet Vitraux
- Europe Echafaudage
- Fal Industrie
- Gepelec
- Jarnias
- Le Bras
- Locnacelle
- Loubière
- Manufacture Vincent Petit
- Matebat
- Mazingue
- Pierre Noel
- Socra
- Vertikaloc
- Vitrail France
- VLD

 

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