LEGISLATIF. La loi relative à la restauration de la cathédrale, ravagée par un incendie le 15 avril, a été publiée au Journal Officiel ce mardi 30 juillet. Quatre jours plus tôt, l'association Robin des Bois avait déposé une plainte contre X au sujet des risques de pollution au plomb liés au sinistre.

Notre-Dame de Paris fait l'objet d'une actualité dense. La loi relative à la restauration de la cathédrale, dont la charpente et la flèche avaient été ravagées par un incendie le 15 avril, a été publiée au Journal Officiel ce mardi 30 juillet. Une promulgation qui intervient alors que la gestion, par les pouvoirs publics, des risques de pollution au plomb liés au sinistre fait débat. C'est également ce jour qu'a choisi le cabinet d'architectes Gensler pour dévoiler son projet de cathédrale éphémère sur le parvis de Notre-Dame, au risque d'ajouter à la polémique sur le chantier de rénovation de l'édifice religieux.

 

 

La loi autorise en effet le gouvernement à prendre par ordonnances, dans un délai d'un an à compter de sa promulgation ce mardi, "toutes dispositions (…) de nature à faciliter la réalisation, dans les meilleurs délais (…)", des travaux de restauration de Notre-Dame, que le président Emmanuel Macron souhaite voir reconstruite d'ici à cinq ans, et d'aménagement de ses alentours immédiats. Des ordonnances qui peuvent prévoir "des adaptations ou dérogations" aux règles en matière de voirie, d'environnement et d'urbanisme. Ces dérogations avaient représenté le principal point d'achoppement des discussions au Parlement entre les représentants de la majorité et ceux des oppositions. Ces derniers avaient répété leurs craintes lors de l'adoption de la loi par l'Assemblée nationale en troisième lecture, le 16 juillet.

 

Un projet de cathédrale éphémère

 

 

Nul doute qu'ils seront également très attentifs au projet de cathédrale éphémère formulé par le cabinet d'architectes Gensler. Celui-ci souhaite créer sur le parvis de Notre-Dame un lieu de culte temporaire, pouvant également accueillir des concerts et des marchés, et ce, jusqu'à la fin des travaux de rénovation de la cathédrale, en 2024. Gensler a imaginé un lieu "simple et moderne", construit avec des matériaux durables comme le bois brûlé, une technique qui protège le bois du feu. Un choix par ailleurs symbolique : "Ce qui a détruit Notre-Dame ne fera que la renforcer", explique dans un communiqué Philippe Paré, directeur du design chez Gensler, à Paris. Le cabinet d'architectes propose en outre d'utiliser le polycarbonate translucide pour les parois de l'enveloppe, et des coussins gonflables en éthylène tetrafluoroéthylène pour la toiture. L'objectif : créer un espace lumineux afin de "redonner espoir aux Parisiens."

 

Pour l'heure, ces derniers, tout du moins ceux qui vivent à proximité immédiate de la cathédrale, sont sans doute davantage préoccupés par les risques éventuels de pollution au plomb générés par l'incendie du 15 avril. Selon le journal Le Monde, l'association Robin des Bois aurait déposé plainte contre X le 26 juillet, auprès du tribunal de grande instance de Paris, pour "mise en danger de la personne d'autrui." Jacky Bonnemains, président de l'association, a dénoncé lundi sur BFM Paris des pouvoirs publics qui, malgré "la présence massive de plomb dans la charpente et la flèche" de Notre-Dame, "n'ont pas pris les diligences nécessaires pour écarter le public" du lieu du sinistre. L'Autorité régionale de santé, la mairie de Paris, la Préfecture de police et la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France s'étaient voulues rassurantes lors d'une conférence de presse commune, le 19 juillet, en affirmant qu'il n'existait aucun risque pour la santé des enfants scolarisés à proximité de la cathédrale.

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