PATRIMOINE. Célèbre pour ses évènements culturels et sportifs, son architecture majestueuse et son immense verrière construite pour l'Exposition universelle de 1900, le Grand Palais fait l'objet d'un important chantier de réhabilitation de son intérieur. Objectif : achever cette cure de jouvence d'ici les Jeux olympiques de 2024.

"Nous sommes dans les temps pour une livraison de la grande nef au printemps 2024." Le directeur du projet de réhabilitation du Grand Palais, Daniel Sancho, semble confiant quant à l'avancement des travaux de rénovation intérieure de ce célébrissime édifice parisien à vocation muséale, connu pour pour ses évènements culturels et sportifs, son architecture majestueuse et son immense verrière construite pour l'Exposition universelle de 1900.

 

 

La grande nef en question, d'une superficie de 13.500 mètres carrés sur 200 mètres de long, et les 17.500 m² de verrière ne sont en réalité que la partie émergée de ce vaste chantier piloté par l'établissement public de la Réunion des musées nationaux (RMN). Débutés en mars 2021, les travaux ont pour objectif de mettre ce bâtiment classique de l'époque industrielle aux normes les plus récentes, notamment en matière d'accessibilité, tout en effectuant des améliorations techniques.

 

La capacité d'accueil du site devrait être augmentée, passant de 5.600 visiteurs actuellement à 9.000 personnes à terme. Pour l'architecte en chef des monuments historiques François Chatillon, le chantier vise à "éclairer l'ouvrage et sa construction" en retrouvant l'effet de transparence d'origine. Celui-ci avait par la suite disparu à cause de la peinture en noir de certaines parois de verre qui avait "cloisonné" et "assombri" le Grand Palais.

 

Une "nouvelle modernité" dans la continuité historique

 

"Le pari du projet est de redonner au site ses trois grandes spécificités que sont la spatialité, la lumière naturelle et les couleurs", précise l'architecte, qui ajoute que le bâtiment a été "construit rapidement et de manière fragile". Une campagne de consolidation avait été effectuée par l'État entre 2002 et 2005, et l'extérieur de la nef a déjà été modernisé en 2005.

 

"Le Grand Palais n'est pas un grand malade", rassure toutefois François Chatillon. "Mais il n'a jamais été rénové dans son ensemble" depuis le début du XXe siècle. Jusqu'à aujourd'hui, les quelque 77.000 m² de surface totale de l'édifice - auxquels il faut rajouter 42.000 m² de toitures - n'ont donc fait l'objet que de quelques modernisations très ciblées.

 

Comme le souligne l'Agence France Presse, l'usure par l'eau de la nappe phréatique des pieux en chêne portant les fondations avait provoqué un affaissement de 13 centimètres du bâtiment dans les années 2000. Ils ont depuis été remplacés par des parois moulées en béton, tandis que la charpente a été consolidée.

 

 

"L'ambition de renouveler le Grand Palais par une restauration critique de l'oeuvre collective initiale de Henri Deglane, Louis-Albert Louvet, Albert Thomas, Charles Giraud, puis des modifications apportées dans les années 1960 par Pierre Vivien, est une approche d'une 'nouvelle modernité' architecturale qui réfute le principe de rupture en lui opposant celui de la continuité historique", complète François Chatillon.

 

Découvrez cette réalisation en images dans les pages suivantes.

actionclactionfp