Du 10 au 12 septembre dernier, l'Union nationale des syndicats français de l'architecture a tenu son congrès annuel à La Rochelle. Après un mandat de 4 ans, Michel Roulleau vient de passer le flambeau à Philippe Klein. L'occasion de faire le point, avec le nouvel élu, sur les chantiers futurs de l'UNSFA. Une indication : le fil rouge des travaux de l'UNSFA sera plutôt… vert !

Batiactu : Le Congrès de la Rochelle vient de s'achever. Quel bilan en tirez-vous ?
Ph. Klein : C'est un bilan très positif, car c'est la première fois que l'on ouvre gratuitement une journée aux architectes non syndiqués, soit un total de 450 personnes qui se sont déplacées. C'est donc un gros succès, d'autant que c'était une manière de nous faire connaître auprès de ces architectes non adhérents, qui ont pu ainsi découvrir les divers thèmes sur lesquels nous travaillons. En particulier, le thème du développement durable, qui est aujourd'hui notre premier cheval de bataille. A ce titre, nous avons demandé à être rattaché au ministère de l'Ecologie.

 

Batiactu : Durant ce Congrès, vous avez donc été élu Président de l'Union. Quelle a été votre profession de foi ?
Ph. K. : J'ai évoqué deux messages forts. L'un à destination de la profession, avec le souhait de replacer le syndicat dans une culture économique. Il est vrai, que c'est une lacune aujourd'hui en France, il me semble important qu'une entreprise d'architecture retrouve cette culture-là. Le second message, qui est davantage un message vers l'extérieur, c'est de replacer l'architecte dans sa position d'acteur majeur du développement durable. Il s'agit d'un enjeu sociétal.

 

Batiactu : Vous succédez à Michel Roulleau. Garderez-vous son héritage ?
Ph. K. : Les orientations principales sont maintenues. Les points forts que sont la préservation de notre indépendance ou la bataille pour une formation initiale de qualité sont bien sûr toujours d'actualité. Côté développement durable, nous étions en avance il y a une vingtaine d'années, aujourd'hui, on a plutôt l'impression de régresser. Nous allons en faire notre cheval de bataille.

 

Batiactu : Vous dites vouloir « faire entrer une véritable culture économique dans nos entreprises d'architecture ». Et faire table rase du passé qui plaçait vos métiers dans une sphère culturelle…
Ph. K. : Je pense que l'aspect culturel est important. D'ailleurs, je crois que l'architecte, parmi tous les acteurs du cadre de vie, est le seul à avoir une légitimité d'un point de vue culturel, de par sa formation. Mais c'est une vision réductrice de son rôle, car aujourd'hui être acteur culturel, c'est nécessaire, voire indispensable, mais le projet et la conception de l'espace qui est le cœur du métier de l'architecte doit revêtir un aspect sociétal évident. Notre métier est d'aborder un projet dans sa globalité. Il faut également dire que les enjeux de société sont clairement différents de ceux du début du XXe siècle, où l'on était en situation de rupture par rapport aux formes du passé. Au début du siècle, la modernité était de pouvoir avoir un objet transposable n'importe où sur la planète. Aujourd'hui, on est dans une situation où l'architecture redevient contextuelle, et doit tenir des contraintes d'environnement, des personnes… Le métier s'est énormément complexifié.

 

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