CHRONIQUE. Le 14 juillet passé, le premier ministre François Bayrou a présenté son plan d'économies aux Français. Fin de la fête ou appel à l'intelligence collective ?

Au lendemain de la Fête Nationale, l'heure n'est déjà plus aux cotillons. Comment arriver à économiser près de 44 milliards d'euros sur le prochain budget ? C'est la question à laquelle François Bayrou a tenté de répondre ce 15 juillet, en présentant son plan d'économies aux Français.

 

"Mais peut-être un beau jour voudras-tu/Retrouver avec moi/Les paradis perdus ?" Les paradis perdus, Christophe

 

Lutte contre les fraudes, année blanche, suppression de deux jours fériés, création d'une foncière d'État, négociation sur l'assurance chômage et le droit du travail, contrats d'énergie à long-terme, sanction accrue pour les retards de paiement (le dernier rapport de l'observatoire dédié étant sorti quelques jours avant)... Le Premier ministre, sans véritablement entrer dans le détail des mesures, a ainsi posé les grandes lignes d'un double plan : maîtrise et réductions des dépenses publiques et incitation à produire et travailler plus. Les propositions n'ont pas manqué de faire réagir. Et nombreuses sont les questions qui restent encore en suspens, dont plusieurs concernent notre secteur, telle celle de l'avenir des agences publiques. Un nouveau rapport sur l'ingénierie territoriale étatique, publié le 16 juillet, est d'ailleurs venu redonner du grain à moudre aux discours prônant la réorganisation - voire la suppression - de l'ANCT, de l'Ademe et du Cerema.

Money's Too Tight to Mention (il n'y a que trop peu d'argent pour en parler) ?

Reste qu'à plan d'envergure, les inquiétudes, les déçus et les irréductibles opposants font toujours craindre que la table des négociations se vide peu à peu. Le président de la CAPEB, Jean-Christophe Repon, rappelle à Batiactu que "Le plus grand danger serait une censure et un non-vote du budget". Côté réactions d'ailleurs, même si le "langage de vérité" du Premier ministre a été salué, un sujet est néanmoins resté le grand absent de sa prise de parole : celui du logement. Plusieurs plaident pour des mesures encourageant sa relance, ce qui doperait, nul n'en doute, l'économie du pays. Au premier rang desquelles, la mise en place du statut du bailleur privé qui se fait toujours attendre. Seule annonce de la semaine sur ce front : la baisse du taux du livret A qui devrait bénéficier aux logements sociaux.

 

"Chacun fait, fait, fait/C'qui lui plaît, plaît...", Chacun fait, Chagrin d'amour

 

Autre sujet de friction, l'arrêté de révision du coefficient d'énergie primaire est désormais en consultation. Cette simple mesure technique, portée par le Premier ministre lui-même, devrait permettre de sortir du statut de passoires thermiques pas moins de 800.000 logements ! Une décision qui fait beaucoup parler. Si certains s'en réjouissent, d'autres voient surtout que ce changement de coefficient n'aurait pour seuls avantages que de résoudre artificiellement la problématique de la rénovation énergétique de ces logements, d'avoir moins d'aides à verser en cette période de diète budgétaire ou encore, de doper le marché des pompes à chaleur... Reste aussi à évaluer son impact sur la RE2020 : nous avons fait le point avec le ministère à ce sujet.

Foule sentimentale

Pendant longtemps, on nous a fait croire que le bonheur c'était d'avoir, du foncier plein nos armoires. Aujourd'hui denrée rare et donc, objet de toutes les convoitises, la sobriété foncière devient la règle. Et les tensions s'exacerbent entre les protecteurs des espaces naturels et les tenants des politiques de développement local. Comment (ré)concilier les deux ? C'est ce sur quoi s'est penché le Haut-commissariat à la stratégie et au plan (HCSP) qui a livré, ce 15 juillet, plusieurs recommandations, fruits des retours d'expérience de six collectivités. Certes, il faut révolutionner les pratiques, mais "You say you want a revolution/well you know/ we all wanna change the world" : importance du dialogue intercommunal, de la mise en place d'outils de diagnostic... Les solutions existent pour réinventer sa manière d'aménager et ce, même si cela prend du temps.

When the winds turns

Les établissements publics fonciers, qui ont présenté leur bilan ce 16 juillet, constituent aussi une aide précieuse pour les collectivités locales dans le cadre de leurs acquisitions foncières et immobilières, comme dans celui de la réalisation d'opérations. Aux communes et métropoles de s'emparer pleinement des sujets de la transformation de l'existant et de la flexibilité des projets. Et elles sont de plus en plus nombreuses à développer des plans d'envergure, à l'image de la métropole de Lyon, dont la dernière mesure votée entend faciliter la transformation de bureaux en logements.

 

"Allons voir/Ce que la vie nous réserve/N'ayons peur de rien", Allons voir, Feu Chatterton

 

Innover et penser long terme, restent également les clés de plans réussis. Chez Plurial Novilia, filiale d'Action Logement, on a misé sur l'impression 3D pour la construction de logements et son projet situé à Bezannes, devrait sortir de terre plus tôt que prévu.

 

La playlist de la petite musique de la semaine

 

Echoes of France (La Marseillaise), Django Reinhardt
Les paradis perdus, Christophe
Money's Too Tight to Mention, Simply Red
Leaving the table, Leonard Cohen
Chacun fait, Chagrin d'amour
Foule Sentimentale, Alain Souchon
Révolution, The Beatles
When the wind turns, Luca Sestak
Allons voir, Feu chatterton
Uma casa portuguesa, Amália Rodrigues
Carmen, acte 4 sc. 1, opéra de G. Bizet

 

La petite musique de la semaine de Batiactu, c'est une chronique hebdomadaire inédite qui vous propose un tour d'horizon de l'actualité et... sa playlist musicale associée. Pour toutes les retrouver (plus de 50 chroniques et donc 500 titres divers et variés), suivez ce lien. Vous pouvez également écouter l'intégralité des morceaux proposés dans chaque playlist, via le lien deezer proposé. Bonne écoute !

 


 

Du côté des industriels, c'est aussi investir dans la R&D et rester à l'affût des avancées technologiques, à l'image de Saint-Gobain. Avec sa structure de capital-risque Nova que nous vous présentons, le groupe n'hésite pas à investir dans des entreprises ou start-up innovantes, tout en limitant les risques financiers.

 

"Numa casa portuguesa fica bem Pão e vinho sobre a mesa E se à porta humildemente bate alguém Senta-se à mesa com a gente" (Dans une maison portugaise, ça a l'air bien Du pain et du vin sur la table Et si quelqu'un frappe humblement à la porte Asseyez-vous à table avec nous), Uma casa portuguesa, Amália Rodrigues

 

Pour terminer, tournons nos regards vers l'architecture pour un petit voyage hors de nos frontières... Commençons par le Portugal, pour saluer l'architecte Eduardo Souto de Moura récompensé, après le Pritzker et le Lion d'Or de Venise, par le Praemium Imperiale. Le prix souligne l'importance de ses œuvres, profondément enracinées dans leur contexte local.

 

"À deux cuartos, À deux cuartos, Des éventails pour s'éventer, Des oranges pour grignoter, (...) Señoras et caballeros !" Carmen, Bizet

 

D'un coup d'éventail partons enfin à Shanghaï, où l'agence Snøhetta nous invite à l'opéra. Encore en chantier, ce projet étonnant, avec son toit en forme de spirale, devrait en séduire plus d'un...

 

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