INTERVIEW. La présidente sortante de la Fédération des promoteurs immobiliers, Alexandra François-Cuxac, explique le rôle qu'elle a voulu donner à l'organisation professionnelle et revient sur les grands sujets qu'elle a eus à traiter, ainsi que ceux qui attendent son successeur.


Alexandra François-Cuxac, qui vient de passer la main à la tête de la Fédération des promoteurs immobiliers après deux mandats de trois ans, revient, pour Batiactu, sur les grands sujets qui ont marqué sa présidence, en matière de vie de la fédération, de modes d'action, ou de combats politiques, et sur les grands sujets qui occuperont son successeur, Pascal Boulanger.

 

Dirigeante d'une société de promotion depuis 30 ans, présidente des promoteurs du secteur de Toulouse en 1997, elle a monté des observatoires de l'immobilier dans toutes les régions, puis l'observatoire national. Elle a ensuite été vice-présidente de la FPI avant de prendre sa tête en 2015, et d'être réélue en 2018. Elle fait partie des 32 membres désignés pour siéger au sein de la commission Rebsamen, destinée à lever les freins à la construction de logements neufs.

 

Batiactu : Qu'avez-vous changé dans le fonctionnement de la fédération que vous avez présidée pendant six ans ?

 

Alexandre François-Cuxac : Mon action s'est reposée sur le triptyque "présence, idées, conviction". Le défi c'était d'être très présents dans le paysage institutionnel, faire connaitre le rôle des promoteurs dans la production du logement et de la ville, et faire savoir que notre client c'est l'acquéreur, donc on répond à une demande. Cela nous oblige à être force de proposition, le lobbying moderne c'est proposer, avoir des idées, être présents partout, convaincre plutôt que séduire. J'ai tout fait pour augmenter la visibilité de la fédération, et entre 2015 et aujourd'hui nous avons gagné 25% d'adhérents. Les promoteurs viennent chercher une analyse, un diagnostic, une analyse, un décryptage sur les évolutions législatives et réglementaires et on a musclé les équipes sur ces sujets.

 

C'est mon rôle et ma responsabilité d'entretenir un dialogue nourri avec les ministres, la DHUP, la DGALN, Bercy, pour être créateurs d'idées nouvelles, parce que finalement le logement a pâti d'un manque d'innovation, or notre métier est disrupté par l'innovation. Mon rôle c'est d'accompagner l'ensemble des promoteurs à négocier le plus rapidement possible ces transformations. Mon rôle de lobbying. Nous sommes aujourd'hui bien installés dans le paysage, reconnus comme des acteurs responsables. J'ai également développé les liens avec la FFB, l'Unam, Action Logement, et aussi l'USH, avec qui ça a pu être tendu mais aujourd'hui des rapports plus apaisés.

 

Au sein de la fédération, il faut défendre les acteurs et trouver un consensus entre acteurs de profils très divers sur l'ensemble du territoire. Il y a de la place pour tous les profils, la diversité des acteurs avec des connaissances de marchés diverses. J'ai passé trois ans à adapter les statuts les instances avec la création d'un comité fédéral qui comprend des majors et des régionaux. L'objectif c'est d'être en mesure de produire des arbitrages.

 

Quel est le combat politique dont vous êtes la plus fière ?

 

A.F-C. : Convaincre que le Pinel est un outil efficace pour produire du logement abordable. Ce dispositif a été plusieurs fois remis en cause lors de discussions des budgets, et a des ennemis à la Cour des comptes ou à Bercy. Pourtant il permet d'un côté de loger des gens avec un plafond de ressources et un loyer réglementé, et de l'autre il ne faut pas oublier que les investisseurs sont des particuliers, que cela permet de flécher l'épargne vers la production de logement.
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