ENERGIES MARINES. Le gouvernement donne le feu vert à Engie pour l'exploitation des parcs éoliens en mer qui seront situés au large des îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée) et du Tréport (Seine-Maritime). Leur entrée en service intégrale devra intervenir avant juillet 2024.

Le processus de développement des premiers parcs éoliens offshore avance pas à pas. Le gouvernement vient de donner son aval pour l'exploitation de deux sites distincts, au large des îles d'Yeu et de Noirmoutier dans l'Atlantique, et en face du Tréport dans la Manche. Les deux projets sont portés par Engie et devraient développer 496 MW de puissance chacun, soit 62 éoliennes de 8 MW. La décision du ministère de la Transition écologique et solidaire autorise les deux sociétés - Eoliennes en mer îles d'Yeu et Noirmoutier et Eoliennes en mer de Dieppe-Le Tréport - "à exploiter une installation éolienne de production d'électricité en mer (…) localisée sur le domaine public maritime". Ces deux autorisations seraient toutefois suspendues si les installations n'étaient pas mises en service dans leur intégralité au 1er juillet 2024.

 

 

Le parc de Noirmoutier avait reçu, fin octobre, les premières autorisations de la préfecture de Vendée, tandis que celui du Tréport avait obtenu le feu vert de l'Agence française pour la biodiversité (sous certaines conditions) au début de 2018. Mais, comme Engie le précise, ces autorisations d'exploiter "ne préjuge(nt) pas de l'obtention des autorisations nécessaires à la construction du parc éolien". Car l'autorisation qui fait l'objet d'un arrêté du gouvernement a été délivrée "au titre du Code de l'énergie". "Les demandes au titre de la loi sur l'Eau et des concessions d'utilisation du domaine public" sont encore en cours d'instruction et "font actuellement l'objet d'une enquête publique", notamment au Tréport.

 

Forte opposition des pêcheurs locaux

 

 

Le député de Dieppe, Sébastien Jumel (Parti Communiste), opposé au projet de parc du Tréport a déclaré que cette enquête, débutée à la mi-octobre et qui doit s'achever à la mi-novembre, était une "tartufferie" : "Le gouvernement autorise Engie à exploiter un parc éolien au large du Tréport alors que l'enquête publique n'est même pas achevée (…) Le territoire, sa population et ses élus sont véritablement bafoués depuis le premier jour". Le député de Seine-Maritime, qui soutient les pêcheurs locaux, critique le choix de la zone éolienne "avec des arguments économiques et environnementaux irréfutables", selon ses mots.

 

La mise en service des parcs est prévue pour 2023 à Dieppe-Le Tréport et 2024 à Yeu-Noirmoutier. La production estimée pour chacun oscille entre 1.900 GWh et 2.000 GWh par an, correspondant à la consommation électrique annuelle de plus de 800.000 personnes, soit autant que toute la population de Vendée ou des deux-tiers de celle de Seine-Maritime. Le tarif d'achat de l'électricité éolienne marine, renégocié à la baisse par le gouvernement au cours du printemps 2018, a été fixé à environ 150 €/MWh.

actionclactionfp