ÉNERGIES MARINES. En déplacement dans le Finistère avec le ministre de la Transition écologique, Emmanuel Macron a fait des annonces concernant les six futurs parcs éoliens en mer. Suite à une renégociation, l'État a obtenu une diminution de coûts globale de 15 milliards d'euros sur 20 ans.

Soulagement dans la filière des énergies renouvelables et chez les élus locaux : le président de la République a annoncé, ce mercredi 20 juin 2018, que le développement des six parcs éoliens en mer attribués en 2012 et 2014, ne serait pas remis en cause. A l'issue d'un "dialogue responsable" avec les industriels, le gouvernement assure que les coûts seront réduits de -40 %, "ce qui permettra une économie d'environ 15 milliards d'euros de dépense publique de soutien à ces projets, pour la même quantité d'électricité produite". Les tarifs passeront ainsi de 200 € à 150 €/MWh environ.

 


 

L'exécutif menaçait jusqu'ici d'annuler les marchés attribués à EDF, Engie et Iberdrola, si le prix du MWh n'était pas revu à la baisse, afin de prendre en compte les avancées réalisés depuis le lancement de ces énormes fermes au début de la décennie. Dans un communiqué, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire explique : "Compte tenu de la date déjà ancienne du lancement de ces appels d'offres, le tarif accordé à l'époque à ces installations était très élevé et ne reflète pas les progrès technologiques réalisés depuis plusieurs années sur l'éolien en mer." Justifiant la démarche de renégociation lancée par le gouvernement, il ajoute : "En raison de nombreux recours, aucun contrat d'obligation d'achat n'a été signée et aucune de ces installations n'est construite à ce jour." Un peu plus loin, Nicolas Hulot se félicite de l'issue de cette période de tractations : "Grâce à cette négociation, non seulement nous développons une filière en France, avec des emplois à la clé, mais nous évitons de faire payer aux Français des coûts qui ne correspondent plus aux réalités d'aujourd'hui. C'est un double gain, écologique et économique." Le ministre précise que ces futures turbines fonctionnant aux vents du large, développeront une puissance équivalente à celle de deux réacteurs nucléaires. En contrepartie de baisses de tarifs d'achat d'électricité, les porteurs de projets ont obtenu que les coûts de raccordement des parcs en mer soient pris en charge par l'État.


Un 1er parc offshore en 2021, puis un autre en 2022

 

De son côté, Sébastien Lecornu, secrétaire d'État à la Transition écologique et solidaire, a précisé le déploiement industriel des six fermes offshore : "La fabrication des éléments de ces éoliennes va démarrer pour au moins deux projets dès cette fin d'année 2018, et le calendrier sera tenu avec un parc à Saint-Nazaire en 2021, à Fécamp en 2022, à Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc, Dieppe et Le Tréport en 2023, et Yeu-Noirmoutier en 2024." Dans les colonnes de Ouest-France, on note le soulagement du député du Finistère, Jean-Charles Larsonneur, et du président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard. Ils parlent respectivement de "Grande victoire pour l'environnement, l'emploi et l'activité" et de "bonne nouvelle". Même satisfaction du côté des acteurs des renouvelables : France Energie Eolienne (FEE) "se félicite de cette issue favorable et de la poursuite du soutien de l'État français à la filière éolienne en mer, sur le territoire français, après une période d'incertitude". Olivier Perot, le président de l'association rappelle que désormais, les projets du premier appel d'offres, étaient "quasiment tous purgés de tout recours contentieux, source principale de retard de leur mise en service" et que maintenant, "les décisions finales d'investissement pourront être prises rapidement, dès cette année, pour une mise en service probable en 2021". FEE attend désormais des mesures de simplification du cadre réglementaire qui accélèreront la mise en service des autres projets en mer, dans le cadre du projet de loi « Société de confiance » actuellement discuté à l'Assemblée nationale. Les porteurs de projets et équipementiers se disent également soulagés, comme Engie, EDF ou General Electric qui fournira des machines Haliade pour au moins trois parcs. A la fin de 2017, Edouard Philippe, Premier ministre et ancien maire du Havre, avait reconnu "le retard" de la France dans le domaine, par rapport à nos voisins du nord, et la nécessité de "souquer très ferme" pour le rattraper.

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