Contrairement à ce que demandait Sigmar Gabriel, le ministre de l'Economie et de l'Energie allemand, aucune taxe ne sera imposée aux anciennes centrales à charbon, plus polluantes. Toutefois, Berlin ne renonce pas à réduire ses émissions de CO2 d'ici à 2020 : certaines de ces installations seront mises en veille tout en dédommageant les exploitants.

Le projet de taxe charbon a vécu outre-Rhin : le gouvernement allemand renonce finalement à taxer ses anciennes centrales thermiques. Sigmar Gabriel, à l'initiative de cette taxe, explique, résigné : "Les entreprises et les syndicats nous ont dit que cela ne fonctionnerait pas (…) et que nous produirions des milliers de chômeurs". Afin de parvenir à son objectif de réduction des émissions de gaz carbonique, l'Allemagne va donc opter pour une autre solution, beaucoup plus lucrative pour les énergéticiens : la mise sous cocon des centrales à charbon les plus vétustes contre un dédommagement pour leurs opérateurs. Et la facture pourrait être salée : environ 800 M€ par an…

 

Entre 2017 et 2020, 2,7 GW de puissance seront mis à l'arrêt, soit 13 % du parc de centrales à charbon. Les installations ne seront pas démantelées mais resteront en réserve, et disponibles en cas de besoin. A terme, cet arrêt doit permettre d'économiser 11 millions de tonnes de CO2, soit la moitié de l'objectif fixé pour la fin de la décennie. Il n'en reste pas moins que le charbon et la lignite, produits sur place dans les bassins de la Ruhr et de la Lusace par au moins 30.000 ouvriers, demeurent la première source d'énergie d'une Allemagne qui a renoncé au nucléaire. Un paradoxe pour une nation qui se veut en pointe sur la question environnementale et qui l'oblige à développer ses renouvelables à marche forcée.

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