Face à Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, la candidate du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a des positions tranchées sur de nombreux sujets qui concernent le secteur des travaux publics. Elle s'est affichée contre la décentralisation de l'Etat et a insisté sur l'importance du sujet de l'énergie, "majeur", dont "dépend l'autonomie de la France et sa réindustrialisation".

 

Elle souhaite prioritairement miser sur les EPR et rallonger la vie des centrales nucléaires. "4,5 milliards d'euros de subventions sont alloués à l'éolien chaque année, il faut arrêter cette folie", a-t-elle protesté, qualifiant cette énergie "d'intermittente" qui "ruine nos paysages". La députée du Pas-de-Calais envisage la France de demain autonome en énergie, avec des sources d'approvisionnement diversifiées. "Il faut arrêter la guerre froide avec la Russie", a-t-elle continué. Son interview avait préalablement été enregistrée, avant que Vladimir Poutine ne déclare la guerre à l'Ukraine.

 

500 milliards dans des grands projets

 

La candidate pense que la sortie des problématiques environnementales se fera grâce aux technologies et à la recherche. Elle se dit favorable à de grands investissements dans la technologie et la couverture numérique du pays. 500 milliards d'euros pourraient être utilisés par le gouvernement de Marine Le Pen pour financer des grands projets, notamment celui de l'aménagement du territoire.

 

"C'est un sujet prioritaire, l'Etat a tout concentré sur les mégapoles. C'est négatif pour notre pays", a-t-elle déploré, visant à développer tous les territoires pour dynamiser l'économie locale et régionale. Beaucoup de territoires et de bâtiments sont abandonnés, a-t-elle avancé. "Parfois, les travaux d'entretien sont aussi chers que le bâti. Il faut inverser cette tendance." Cela passerait notamment par un travail avec les services publics. Elle a cité l'exemple d'une maire italienne, qui, dans son village de Cinquefrondi, au sud de la Calabre, a vendu des maisons un euro à des citoyens volontaires pour mener des travaux de rénovation. "Le dispositif fonctionne. On doit parfois pouvoir s'inspirer des projets à l'étranger", a continué Marine Le Pen.

 

Autoroutes et TGV

 

Concernant la question des autoroutes, la représentante du parti RN n'a pas caché sa volonté, déjà connue, de les nationaliser. Estimant que l'Etat devait "retrouver la maîtrise de l'aménagement du territoire", elle a critiqué les concessionnaires, qui ne "pensent qu'au profit" : "Les Français ont été spoliés. Il faut mettre fin au pillage", a-t-elle proclamé, affirmant que l'Etat "a sa place dans la défense du patrimoine français".

 

Toujours sur les mobilités, la candidate a appelé à réfléchir à la rentabilité des lignes de TGV. "Il faut recréer un cercle vertueux, pour le maintien de ces lignes", a-t-elle affirmé, ajoutant que cela permettra de réaménager les petites et moyennes villes.

 

Mieux équiper la France

 

Elle a également évoqué la question de la taxonomie et les règles "imposées par l'Union européenne". Elle considère que les investissements devront être à la hauteur des besoins du pays, besoins que le gouvernement aura à déterminer.

 

La candidate a également mis en garde sur la crise des gilets jaunes, qui n'est "pas terminée" selon elle. A cette problématique, Marine Le Pen pense que des réponses doivent être apportées, en "équipant mieux" la France, comme par exemple en investissant dans la réhabilitation des conduites d'eau.

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