Si le recyclage du verre et du plâtre - dont les usages ne sont pas structurels mais de parement - est aisé, il est en revanche plus complexe pour un autre matériau : le béton. Car les contraintes qui s'exercent sur ce matériau de construction réputé pour sa résistance sont de toute autre nature. Pourtant, la recherche avance dans ce domaine, notamment dans le cadre du projet "Sédimatériaux" dans le Nord-Pas-de-Calais. L'initiative à laquelle participe Sita Nord Est (filiale de Suez Environnement), prévoit l'utilisation de boues jusqu'ici considérées comme des déchets, dans la formulation de bétons. "Le béton C'Urban, est composé de sédiments fluviaux, de sable de fonderie et de gravats de déconstruction", annonce Christophe Deboffe, directeur général de Néo-Eco, société d'ingénierie spécialisée dans les filières de valorisation. La granulométrie complémentaire des différents déchets permet d'obtenir des résultats encourageants. Pour l'heure, les applications sont limitées à la production d'éléments de mobilier urbain en béton. "Nous réfléchissons à d'autres formulations et l'évolution vers un béton structurant est un objectif", assure l'ingénieur. Le taux d'incorporation maximum des granulats recyclés est actuellement de 5 % en France. La difficulté réside dans l'obtention de matières "premières" de qualité constante. Car les gravats incorporés dans un béton recyclé, issus de chantiers de déconstruction, ne doivent contenir ni plâtre, ni briques… Un véritable casse-tête que les industriels vont devoir résoudre avant la fin de la décennie. Rappelons que le secteur de la construction, bâtiment et travaux publics, génère environ 250 millions de tonnes de déchets chaque année dont 36 % sont des produits à base de béton, dont seule la moitié est recyclée.

 

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