ENTRETIEN EXCLUSIF. Le ministère de la Culture a monté un dispositif visant à mettre en avant l'inventivité des étudiants en architecture, à l'heure de la décarbonation et du primat de l'intervention sur l'existant. Rima Abdul-Malak, la ministre, profite de l'occasion pour partager avec Batiactu sa vision du métier.


Encourager la "jeune génération qui, demain, sera aux manettes de notre politique d'architecture" : c'est la raison d'être du palmarès national Reseda, lancé ce 30 janvier 2023 par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. Elle s'est exprimé ainsi en donnant le coup d'envoi de cette initiative, dans les locaux de l'école nationale supérieure d'architecture (Ensa) Paris-Val-de-Seine. Ce dispositif viendra valoriser les projets de fin d'études (PFE) "les plus écoresponsables" réalisés par les étudiants en dernière année au sein de chacune des vingt Ensa. Un lauréat par école sera choisi par un jury composé de professionnels et d'experts du domaine de l'architecture (voir encadré ci-dessous). Un maître d'ouvrage, Quartus, y figurera également. "Nous souhaitions qu'il n'y ait pas uniquement des regards d'architectes ou d'enseignants dans le panel", justifie la ministre auprès de Batiactu. "Il existe en effet un écart entre ce dont rêvent les étudiants lors de leurs études, et ce à quoi ils vont devoir se confronter sur le terrain. Ainsi, dès ce stade du PFE et cette sélection pour le palmarès Reseda, nous disposerons du regard d'un maître d'ouvrage et de la possibilité d'échanger avec lui."

 

Une résidence à la villa Médicis, à Rome

 

La liste des vingt gagnants sera dévoilée à l'occasion des journées nationales de l'architecture, en octobre 2023. Les heureux élus seront ensuite envoyés une semaine en résidence à la villa Médicis, à Rome, dans le cadre du festival des Cabanes, en avril 2024. Les candidatures devraient, elles, être ouvertes en mars prochain. Cinq thèmes de recherche, volontairement très généraux, sont proposés aux étudiants : construction neuve, intervention sur l'existant, aménagement urbain, revitalisation des territoires ruraux et architecture conceptuelle et innovante. Le tout, bien évidemment, dans le respect de la trajectoire bas carbone donnée au secteur de la construction dans son ensemble.

 

"Demain, nous ne pourrons plus construire la Bibliothèque nationale de France telle qu'elle l'a été", R.-A-M., ministre de la Culture

 

Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture
Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture © Ministère de la Culture - Thibaut Chapotot

 

Batiactu : Les architectes ont actuellement fort à faire avec la crise de l'inflation. Quel message souhaiteriez-vous leur faire passer dans ces conditions ?

 

Rima Abdul-Malak : Nous n'avons jamais eu autant besoin d'architectes ! A la suite de la crise sanitaire, le pays a connu une forte augmentation du nombre de chantiers un peu partout sur le territoire. Les maîtres d'ouvrage ont fait appel à tout autant d'architectes et continueront de le faire. Le premier enjeu est à présent de savoir comment régénérer l'existant plutôt que de construire du neuf. Si l'on se projette dans l'avenir, construira-t-on autant, en partant de zéro, qu'on ne le fait aujourd'hui ? Sans doute pas.
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