L'île de Nantes, en pleine mutation (diaporama)

Anciennement composée de quartiers populaires et d’industries, l’île de Nantes, qui s’étend sur un peu plus de 3 km², bénéficie aujourd’hui d’un des plus vastes réaménagements de France. Réalisés par la SAMOA (société d’économie mixte créée pour l’occasion) et gérés par l’architecte Alexandre Chemetoff, ces travaux visent à redorer l’image de l’île tout en respectant sa tradition portuaire.

La Loire comme trait d’union
Si la Loire traverse la ville de part en part, pour le directeur de la SAMOA, Laurent Théry, « elle] n’est pas une coupure mais au contraire l’élément fédérateur de la cité». Et de rappeler notamment que jusqu’en 1987, les chantiers navals faisaient partie intégrante du paysage et de l’activité économique de la métropole.

L’architecte Alexandre Chemetoff a bien compris le rôle central de la Loire et lui a réservé une place d’honneur : «Plus de 20.000 m² de nouveaux logements, une dizaine de restaurants et de nombreux commerces donneront sur les quais alors que les abords du fleuve ont déjà été réaménagés en zone piétonne», explique-t-il. L’école d’architecture récemment construite illustre bien cette tendance. Elle a été élaborée au bord du fleuve et bénéficie d’une terrasse avec vue panoramique : «La cour qui a été créée sur le toit est comme un observateur privilégié de la Loire. D’ailleurs, elle est déjà surnommée la place haute».

Respect de l’héritage architectural
Les chantiers de l’île détonent aussi par leur originalité. Alors que Laurent Théry assure que tous les travaux n’ont pas été imaginés au préalable, Alexandre Chemetoff tempère : «Bien sûr, nous avons mis au point des plans à chaque fois, mais certaines infrastructures ont évolué au fil des découvertes. Lors de la construction des trottoirs autour de l’école d’architecture, des pavés qui se trouvaient sous la route ont par exemple été mis à jour. Nous avons donc décidé de les réutiliser».

Fruit du hasard dans ce cas, le mélange des anciennes constructions avec les plus contemporaines constitue aussi l’une des lignes de conduite du chantier de l’île de Nantes. Les infrastructures qui présentaient une qualité architecturale particulière, comme les nefs de constructions navales, ont été réhabilitées. Certains hangars industriels ont été restaurés et seront intégrés à la Fabrique, un pôle de musiques actuelles. Enfin, le Foyer des Jeunes Travailleurs n’a pas été rasé mais rénové et agrandi pour conserver son âme intacte. Des choix qui illustrent le rôle incontestable de l’histoire, dans chaque quartier, pour donner vie aux bâtiments les plus récents.

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