Cet historien publie un livre qui retrace l'évolution des cartes de la capitale depuis 1493 jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. Une exposition à la BNF double sa parution.

Les passionnés d'urbanisme et les amoureux de Paris devraient être satisfaits : une exposition est inauguré ce soir, en contre-point d'un livre, qui retrace l'évolution de la capitale des origines à Haussmann, cartes à l'appui. Des plans fantaisistes aux projets démesurés, en passant par des preuves historiques sérieuses et parfois inédites, l'exposition qui se tient à partir du 28 janvier à la crypte Richelieu est d'une exhaustivité quasiment jamais atteinte au préalable.

Catalogue collectif, réalisé avec l'aide de Jean-Yves Sarazin, archiviste-paléographe et conservateur des bibliothèques au département des Cartes et Plans de la bibliothèque nationale de France, et de Marine Sibille, bibliothécaire au département des Cartes et Plans depuis 1986, il réunit pour la première fois 371 familles de documents cartographiques.

Sur les près de 3.000 plans contenus dans ce livre, Jean-Yves Sarazin, commissaire de l'exposition, en a retenu trente-deux. Ils permettent de rentrer dans l'imaginaires de ces architectes et urbanistes qui ont travaillé à l'embellissement de la capitale entre 1675 et 1815. Qu'ils s'attachent au remodelage d'un quartier en particulier ou à une vue d'ensemble, ils racontent tous quelle frénésie à pousser les architectes et urbanistes mis au service des puissants, soucieux d'imprimer leur marque à la Ville lumière.

Si certains des travaux entrepris sont directement visibles, comme la couverture des égouts, d'autres le sont moins, ou ne seront jamais entrepris. C'est tout le sens de cette exposition, qui place côte à côte le vrai, le réaliste ( et le réalisable), et le faux, l'imaginaire, le fantasmé. Ainsi peut-on apprendre comment travaillait les premiers cartographes, ou encore que certains d'entre eux n'avaient jamais mis les pieds dans la ville, colportant des images erronées.

L'exposition propose également quelques pièces uniques. Ainsi une vue archaïsante de Werner, qui colorie en 1740 une vue prise sans doute de la colline de Belleville près d'un siècle auparavant : pour contenter ses clients, il délaisse certaines parties de l'image et réalise un plan davantage symbolique que réel. Ou encore un échantillon du plan Verniquet, le plus vaste jamais réalisé et qui préfigure le cadastre moderne.

L'exposition se tient du 28 janvier au 19 avril au 58, rue Richelieu, du mardi au samedi de 10h à 19h et le dimanche de 12h à 19h. entrée libre.

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