CONJONCTURE. La société de conseil en immobilier d'entreprise Savills a publié une étude portant sur la conjoncture de ce segment en France sur le 1er semestre 2018. Il en ressort qu'avec quelques 12,5 milliards d'euros investis sur la période, le marché tricolore de l'immobilier d'entreprise affiche une excellente santé. La progression est de 27% par rapport au 1er semestre 2017.

L'immobilier d'entreprise français a de beaux jours devant lui. C'est ce qui ressort d'une étude publiée par la société de conseil Savills, portant sur le 1er semestre 2018. Reprise par La Tribune, l'analyse montre que le marché tricolore a enregistré une hausse spectaculaire de 27% en comparaison au 1er semestre 2017, pour atteindre un montant total de 12,5 milliards d'euros investis sur la période du 1er janvier au 30 juin 2018. Ce qui fait dire à Boris Cappelle, directeur du département investissement chez Savills : "Le marché français est sans aucun doute l'un des plus beaux d'Europe."

 

Sans réelle surprise, c'est l'Ile-de-France qui arrive en tête du classement des régions les plus attractives : à elle seule, elle concentre 73% des actifs immobiliers d'entreprise, ce qui représente plus de 9,1 milliards d'euros. Par rapport aux 6 premiers mois de 2017, la progression est là aussi colossale, de l'ordre de 61%. Dans le détail des catégories d'actifs en région parisienne, les commerces bondissent de 74%, et les services s'envolent vers les sommets, avec +136%.


L'Ile-de-France en tête, le reste du pays à la traîne

 

Si Paris et sa région font office, comme bien souvent, de figure de proue, le reste du pays est en revanche à la traîne. Le total des investissements dans l'immobilier d'entreprise des autres régions a chuté de 20% entre le 1er semestre 2017 et les 6 premiers mois de 2018, pour atteindre environ 3,3 milliards d'euros. Parmi les régions les plus attractives, citons l'Auvergne - Rhône-Alpes (519 M€), Provence-Alpes-Cote-d'Azur (434 M€) et les Hauts-de-France (225 M€).

 

 

S'agissant des nationalités et des typologies des acquéreurs, les investisseurs français restent majoritaires : à l'échelle de l'Hexagone, ils représentent 58% du panel, suivis par les fonds allemands (13%) et britanniques (10%). Toujours à l'échelle du pays, 3 grandes catégories d'acheteurs se partagent la tête d'affiche : les fonds d'investissement à hauteur de 28%, talonnés par les SCPI / OPCI (Sociétés civiles de placement immobilier / Organismes de placement collectif en immobilier) à 25%, et les acquéreurs institutionnels à 22%.

 

La France, locomotive de l'immobilier d'entreprise européen

 

Bien que Boris Cappelle prévienne que "[la France] n'est pourtant pas à l'abri des interrogations internationales", une fois n'est pas coutume, l'Hexagone peut se prévaloir de tracter le train Europe sur le marché de l'immobilier d'entreprise. En effet, les autres pays du Vieux Continent affichent des résultats plus moroses, à l'instar du Royaume-Uni qui, suite à l'effet Brexit, voit nombre de sièges d'entreprises et de banques se "délocaliser" dans d'autres places financières d'Europe, à commencer par Paris. C'est pourquoi le marché britannique se replie de 9%. L'Allemagne ne fait pas mieux, en perdant 8%, mais les deux dégringolades les plus spectaculaires sont enregistrées en Italie, avec -29%, et en Espagne, qui sombre avec -45%.

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