ENERGIES MARINES. La machine Sabella D10, sortie de l'eau depuis une avarie du câble en 2016, devrait retourner dans son milieu naturel dans les jours qui viennent. Réparée, améliorée et testée, elle devrait fournir, pendant 3 ans d'essais, 15 % de l'électricité consommée sur l'île d'Ouessant (Finistère).

C'est la seule hydrolienne marine à avoir fourni des MWh à des utilisateurs français (70 pour être précis). Sa production avait suspendue en avril 2016, suite à la détection d'un problème sur le câble la reliant à l'île d'Ouessant, et la machine avait été sortie de l'eau quelques mois plus tard afin d'être inspectée et améliorée, avec le doublement de la chaîne de conversion électrique. Après plus d'une année de travail, elle est désormais prête à retourner dans les profondeurs, à 55 mètres sous la surface, dans le passage du Fromveur. Une opération coûteuse et risquée, puisque c'est lors de sa précédente installation que le câble sous-marin avait été endommagé.

 

La Sabella D10, pour "diamètre 10 mètres", devrait ensuite fonctionner pendant 3 ans, sans discontinuer cette fois. La turbine, qui développe 1 MW de puissance, sera couplée à un système de stockage de l'électricité, afin de mieux couvrir la consommation des ménages îliens et approvisionner Ouessant à hauteur de 15 % de ses besoins (au lieu de 5 % lors de sa première campagne de production en 2015-2016).

 

Des développements attendus avec des modèles D12 et D15

 

 

La société, fondée en 2008 par des PME bretonnes, fait maintenant presque cavalier seul dans l'hydrolien marin, depuis que le groupe Naval (ex-DCNS), s'est subitement retiré de la course, au mois de juillet 2018. Elle a été remarquée dans ce tout petit monde des énergies marines en étant la première française à immerger une machine (la D03 de 30 kW, dans l'Odet, en 2008), puis la première à injecter du courant électrique dans un réseau en novembre 2015. Sabella emploie une vingtaine de personnes et prévoit d'étendre son implantation industrielle sur le polder de Brest afin d'établir une capacité de production de 25 turbines par an. Elle espère atteindre les 50 personnes en 2020 pour pouvoir gérer de front plusieurs projets de taille significative, y compris à l'export.

 

Les prochaines étapes consisteront à immerger deux machines D12, encore plus grandes, dans le Fromveur dans le cadre du projet Phares, porté par Akuo Energy, avec un système de stockage de moyenne puissance basé à terre, au tout début de 2021. Aux Philippines, la société devrait également installer trois modèles D15 dans le détroit de San Bernardino, au large de l'île de Capul, pour fournir de l'électricité aux 15.000 habitants, vers la même période. Cette ferme pourrait développer 5 MW de puissance.

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