ÉNERGIES. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé la mise en place d'un "bouclier tarifaire" consistant à "bloquer" les tarifs réglementés du gaz jusqu'en avril 2022 et à limiter l'augmentation de ceux de l'électricité en février prochain. L'exécutif craint les conséquences sociales que pourrait engendrer un alourdissement de la facture énergétique des Français.

Il s'agit d'éviter une nouvelle colère sociale qui pourrait déboucher sur un mouvement du type des Gilets jaunes. Ce 30 septembre, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la mise en place d'un "bouclier tarifaire" consistant à "bloquer" les tarifs réglementés du gaz jusqu'en avril 2022 et à limiter la hausse de ceux de l'électricité à +4% en février prochain, indique l'AFP. Des mesures décidées par le Gouvernement alors que les prix des énergies ont tendance à s'envoler un peu partout dans le monde, pour les particuliers comme pour les entreprises.

 

 

"Accompagner" les distributeurs

 

Au cas où ces gestes de modération ne suffiraient pas, Jean Castex a également assuré chez nos confrères de TF1 que le chèque-énergie serait encore une fois revalorisé, après un premier coup de pouce de 100 euros déjà consenti pour 5,8 millions de bénéficiaires en décembre prochain. Face aux hausses successives (+57% depuis janvier 2021), "il n'y aura plus d'augmentation du prix du gaz", a indiqué le locataire de Matignon, fixant la prochaine échéance à avril 2022, horizon à partir duquel "le prix du gaz devrait dégringoler". Mais le "bouclier" gouvernemental n'empêchera cependant pas la nouvelle progression du tarif réglementé du gaz appliqué par Engie, prévue ce 1er octobre et qui devrait être de 12,6% TTC, sur la base de l'évolution des cours de marché. "Donc nous avons à gérer une bosse" jusqu'au printemps 2022, a relevé le Premier ministre, qui promet néanmoins "d'accompagner" les distributeurs.

 

Une fois la saison de chauffe passée, la chute habituellement observée des prix du gaz au printemps sera ensuite répercutée seulement pour partie sur les consommateurs, afin de récupérer les sommes supplémentaires que les opérateurs auront payées durant la période hivernale sans pour autant pouvoir les facturer aux particuliers - le Gouvernement parle ici d'un "lissage" des prix. Jean Castex a par conséquent rejeté de baisser les taxes sur le gaz, comme le réclamaient notamment des associations de consommateurs.

 

Pas d'aide pour l'essence

 

 

Concernant les tarifs de l'électricité, qui devraient également subir une nouvelle hausse d'environ 12% début 2022 d'après les prévisions de l'exécutif, le Premier ministre a aussi promis de faire jouer son "bouclier tarifaire" : "Nous l'empêcherons en diminuant une taxe sur l'électricité qui existe", afin de limiter cette hausse à "4%", a-t-il assuré. Pour rappel, les prix de l'électricité ne changent que deux fois par an, contrairement à ceux du gaz qui sont revus chaque mois.

 

En revanche, il n'y aura aucune forme de soutien des pouvoirs publics face à l'augmentation des prix de l'essence : "On n'est pas dans l'explosion", a estimé Jean Castex, affirmant que les tarifs en question revenaient en fait "à des niveaux d'avant-crise". Ce qui n'empêchera cependant pas le Gouvernement de rester "extrêmement attentif" sur ce point. À l'automne 2018, c'est la progression inquiétante des prix des carburants qui avaient été à l'origine de la colère sociale des Gilets jaunes.

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