PRIX. Le palmarès Palpite vise à saluer l'approche innovante d'étudiants qui réfléchissent à redynamiser les territoires ruraux. Leurs idées, si elles étaient appliquées, pourraient revitaliser certaines zones.

Les lauréats de Palpite, "le palmarès étudiants pour inspirer les territoires", ont été annoncés. Le ministère chargé des Collectivités territoriales et de la Ruralité a désigné le 11 avril 2024 les gagnants de ce dispositif "conçu pour valoriser et diffuser les travaux étudiants et pour renforcer la place des petites villes de demain dans les enseignements en France", indique le gouvernement dans un communiqué. Le palmarès a pour but de faire émerger "une nouvelle communauté de réflexion et d'engagement au plus près des territoires ruraux".

 

Le dispositif est piloté par le groupement d'intérêt public Europe des projets architecturaux et urbains, en collaboration avec les ministères de la Culture et de la Transition écologique, ainsi que l'Agence nationale de la cohésion des territoires.

 

Cinq projets ont été récompensés. Pour les porteurs de ce palmarès, "les lauréats de cette première édition dessinent un portrait sensible et incarné de la France. Ils mettent en avant des approches innovantes pour répondre aux enjeux émergents des territoires ruraux : adaptation aux changements climatiques, revitalisation des centres-bourgs et du patrimoine, évolution des modèles économiques, égalités territoriales et mobilisation citoyenne".

 

Le Grand Prix

 

Le Grand Prix a été remis à Camille Oppé et Marie Dziechciarz, de l'École nationale supérieure d'architecture (Ensa) Nancy, pour leur projet de fin d'études "Les paysages de l'après-ski, quel devenir pour la station de ski de Ventron ?". Ce dernier propose de réfléchir à une plus grande échelle que la station, en englobant le parc naturel régional du Ballon des Vosges, et de transformer le site "en une vitrine des savoir-faire vosgiens", avec une unité de production de fromagère, un atelier textile ou encore une cuisine pédagogique. "Ceci permettrait d'y récréer une micro-économie permise par le tourisme, qui pourrait par la suite alimenter des fonds à réinvestir dans l'aménagement du territoire", explique le dossier. Les étudiantes avaient également remporté une "mention spéciale" du Prix du Réseau des maisons de l'architecture 2023.

 

Prix du public

 

Elena Cadouin, de l'Ensa Paris Val de Seine, se voit remettre le Prix du public pour son projet de fin d'études "Les pierres d'Irancy. Un réseau de maisons vacantes réinvesties, entre équipements de proximité et habitations". L'étudiante a réfléchi aux perspectives futures du village d'Irancy (Yonne), qui enregistre un fort taux de logements vacants, et propose des interventions (réhabilitation légère, démolition/reconstruction) sur sept maisons du village. Cinq d'entre elles, transformées, forment alors un réseau de micro-équipements, et les deux autres servent d'exemples d'habitations réhabilitées. Le projet a, in fine, pour but d'expérimenter une démarche à reproduire, de mettre en œuvre des matériaux locaux, et d'offrir "un nouveau souffle" à la commune.

 

Prix spécial "Adaptation au changement climatique"

 

Paul Blotin de l'Ensa Clermont Ferrand a remporté le prix spécial "Adaptation au changement climatique" grâce à son projet de fin d'études "Les pieds dans l'eau. Architecture palliative pour territoire menacé". L'étudiant s'est emparé du sujet du réchauffement climatique et de la montée des eaux pour réfléchir à l'adaptabilité des villages, en étudiant plus précisément celui de Bouin (Vendée). En se basant sur des prévisions de crues de grandes intensités et une évolution du trait de côte, Bouin pourrait devenir une île isolée. L'étudiant défend ainsi "un droit à l'architecture" des habitants, en assurant le maintien des logements, équipements publics et hébergements touristiques. "L'architecture devient alors palliative et tente d'apporter quelques solutions d'adaptabilités et de résiliences au travers des thèmes de l'agriculture, de la ressource en eau douce, du refuge ou encore de l'embarcadère", précise Paul Blotin.

 

Prix spécial "Nouvelle approche"

 

Les étudiants de l'Université Paris 1 Mathilde Cassagne, Camille Duhamel, Inès Filloneau, Gabriel Poulain et Sarah Verdun, participants d'un atelier professionnel, ont séduit le jury du palmarès pour leur projet "Des vulnérabilités aux stratégies d'adaptation. Penser autrement les villes petites et moyennes". Ils ont reçu le prix spécial "Nouvelle approche". Leur étude se base sur deux communes charentaises (Ruffec et Angoulême) pour mettre en lumière les "types de vulnérabilités, sociales ou territoriales que peuvent rencontrer les villes petites et moyennes, analyser les politiques commerciales et les programmes de logement dans les centres-villes, et comprendre les difficultés de mobilité quotidiennes".

 

Prix de la marraine, Dorothée Barba

 

Le Prix de la marraine Dorothée Barba (productrice sur France Inter) est revenu à Clara Soleihavoup de l'École nationale supérieure des Arts décoratifs pour son projet de fin d'études "L'eau et ses usages dans le Périgord Nontronnais. Circulations des savoirs et gestion collective". La lauréate propose la création d'une plateforme de discussion entre les différents acteurs de la gestion de l'eau dans le Périgord nontronnais. L'objectif est de partager les savoirs et théories de ces acteurs afin de permettre "la rédaction d'une gestion collective, concertée et située de l'eau", explique Clara Soleihavoup.

 

 

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