Alors qu'il devait être mis en service dans les semaines à venir, le réacteur nucléaire troisième génération de Finlande a déjà trois années de retard. L'autorité de sureté nucléaire finlandaise accuse notamment le consortium, composé d'Areva et de Siemens, d'avoir mal préparé ce chantier.

Le chantier du premier réacteur nucléaire troisième génération au monde, qui devait être mis en service cet été à Olkiluoto, en Finlande, a déjà pris au moins trois ans de retard et fait l'objet de nombreuses critiques.

 

L'autorité de sûreté nucléaire finlandaise (STUK) fustige notamment le comportement du consortium composé par Areva et Siemens, maître d'œuvre de ce chantier nucléaire qui est le premier en Europe depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Selon Jukka Läksonen, directeur général du STUK, Areva a «commencé à faire des plans lorsqu'ils ont remporté le contrat, ce qui était évidemment trop tard. Ils auraient dû consacrer deux ans à la préparation».

 

De plus, le groupe français n'aurait pas anticipé les adaptations aux réglementations locales. «Les Français n'ont pas compris au début le système finlandais, qui prévoit qu'aucun élément important ne peut être construit avant que le plan ne soit approuvé», déplore Jukka Läksonen.

 

Conflit
Si Areva est aussi critiqué pour la qualité du béton et des soudures, TVO, le groupe finlandais d'énergie acquéreur de la central, aurait de son côté tardé à transmettre à Areva-Siemens les documents permettant d'obtenir le feu ver à chaque nouvelle phase de la construction.

 

Résultat, TVO, Areva et Siemens se réclament des milliards d'euros d'indemnités de compensations en se rejetant la responsabilité des retards. Ce conflit fait d'ailleurs l'objet d'un arbitrage devant la cour de la Chambre internationale de commerce. La construction du nouveau réacteur avait débuté en 2005, mais des annonces dès janvier 2006 ont faut savoir que le chantier n'avançait pas aussi vite que prévu. Puis en janvier dernier, Areva et TVO ont annoncé que l'inauguration était repoussée à juin 2012. C'est précisément cette même année que doit être mis en service le réacteur EPR de Flamanville, construit par EDF en Normandie.

actionclactionfp