ÉNERGIES. Pour discuter des futurs projets d'éoliennes flottantes dans le sud de la France, l'Etat lance un débat public afin que les citoyens aient leur mot à dire. Le pays espère que sa part de production d'énergies renouvelables atteigne les 40% d'ici neuf ans.

Les citoyens ont leur mot à dire. La Commission nationale du débat public (CNDP), saisie par le gouvernement, organise un débat public, entre le 12 juillet et le 31 octobre 2021, pour aborder le sujet des futurs projets d'éoliennes flottantes en mer Méditerranée. Pour mener un débat "apaisé et constructif", la Commission veut "associer au plus près et au plus tôt les citoyens du pourtour de la Méditerranée" ainsi que les parties prenantes du territoire, a expliqué Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, dans un communiqué. Elle a également salué les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur impliquées dans ce projet de développement des énergies renouvelables, créatrices "de filières industrielles innovantes et des emplois au niveau local dont le pays a besoin pour produire de l'électricité décarbonée".

 

Etre leader à l'international


De son côté, Annick Girardin, ministre de la Mer, a voulu rappeler que le gouvernement cherche à proposer un "projet éolien maritime durable, respectueux de l'environnement, favorisant la diversification des usages de la mer et la cohabitation des activités". Le but ? Que l'hexagone soit à la pointe du développement de la technologie de l'éolien flottant à l'international. "Le débat joue un rôle clé pour cette grande ambition sociétale. Elle ne doit pas être portée par quelques-uns, il faut permettre à toutes celles et ceux qui le souhaitent d'exprimer leur opinion et de faire vivre le débat d'idée", a-t-elle ajouté.

 

Pour accompagner ce débat, l'Etat a mis en ligne sur le site du débat public des documents d'information et d'aide à la décision, afin de se rendre compte des impacts sur le paysage. Un outil cartographique a également été mis en place pour visualiser les données disponibles. Aussi, une étude environnementale menée avec des experts fournit des données très récentes sur la biodiversité dans le Golfe du Lion, une des zones qui pourrait bientôt accueillir des éoliennes.

 

L'Etat dit vouloir prendre en compte la biodiversité


Les caractéristiques des parcs n'ont pas encore été définies. L'Etat espère voir surgir des zones propices à l'accueil de quatre parcs d'éoliennes flottantes (deux d'une puissance de 250 MW avec l'objectif d'être attribués en 2022 ; deux autres d'une puissance de 500 MW et attribués à partir de 2024). La co-maîtrise d'ouvrage pour la procédure de préparation de l'appel d'offres est confiée au gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (RTE).

 

 

À travers ce débat public, RTE et le gouvernement espèrent réussir à identifier les enjeux de la zone d'étude du projet, grâce aux données récoltées et à la participation citoyenne ; à définir, au minimum, trois zones préférentielles pour deux parcs, un en Occitanie et l'autre en Paca, ainsi qu'à assurer l'intégration des parcs et de leur raccordement dans l'environnement, en prenant en compte la biodiversité, le paysage et l'usage du milieu marin des régions concernées. Par la suite, une procédure de mise en concurrence permettra de désigner un ou plusieurs développeurs éoliens pour construire et exploiter les parcs. Ceux-ci bénéficieront d'un tarif de rachat garanti, sous la forme d'un éventuel complément de rémunération sur l'électricité produite.

 

La Méditerranée est une zone particulièrement favorable pour développer des parcs, au vu des vents forts et réguliers qui soufflent dans cette région du monde. Aussi, les fonds marins sont réputés pour être d'une grande profondeur, apportant "des conditions très favorables à l'éolien flottant", précise le gouvernement. Les éoliennes flottantes peuvent être placées éloignées des côtés, "permettant ainsi de minimiser l'impact paysager". La France vise à ce que l'électricité qu'elle produit provienne à 40% des énergies renouvelables à l'horizon 2030.

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