EVENEMENT. La 2e édition d'EnerJmeeting s'est tenue ce jeudi 8 mars au Palais Brongniart. Au programme de cette journée : une cinquantaine d'interventions autant sur la rénovation de l'existant que sur la future réglementation de la construction neuve. Morceaux choisis.

Carton plein. Le deuxième opus d'EnerJmeeting confirme l'intérêt des professionnels du secteur pour cet événement organisé par Batiactu groupe. Les salles de conférences étaient toutes combles lors des présentations de la cinquantaine d'orateurs conviés à débattre sur trois thématiques phares : la rénovation des logements, celle des bâtiments tertiaires mais également le retour d'expérience de la première année de E+C-.

 

C'est Michèle Pappalardo, directrice du cabinet ministériel de Nicolas Hulot et ancienne directrice de l'Ademe, qui a prononcé le discours inaugural. D'emblée elle a expliqué : « La rénovation est plus complexe à élaborer et à mettre en œuvre qu'une réglementation pour le neuf. Il y a une multiplicité de décisions à prendre et d'acteurs à convaincre, c'est une action diffuse où il faut de la coordination. Il y a donc une cohérence à avoir sur toute la chaîne entre réglementation, aides et professionnels ». La responsable insiste sur l'absolue nécessité de ne pas rompre le processus entre le moment d'une prise de décision de travaux, obtention de financements et lancement effectif du chantier. Ce sera tout l'enjeu du Plan de Rénovation énergétique des bâtiments, actuellement en cours de concertation, et qui devrait être présenté très prochainement. La directrice de cabinet insiste sur les deux piliers de cette action : les logements et les bâtiments tertiaires.

 

L'immense question de la massification des rénovations

 

 

Elle détaille : « Il faut accompagner les ménages, modestes ou pas, dans la rénovation et mettre l'accent sur les passoires thermiques et la lutte contre la précarité énergétique ». Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, entre 7 et 8 millions de logements se trouveraient classées « F » ou « G », dont la moitié serait occupés par des ménages précaires. La directrice de cabinet révèle que diverses actions sont prévues, notamment une simplification des procédures et une meilleure lisibilité des aides, tout comme un partage des gestes les plus efficaces. Sur les bâtiments publics, Michèle Pappalardo déclare : « Ils représentent 400 millions de m² dont un tiers appartient à l'Etat et deux tiers relèvent des collectivités. Ils ne sont pas bons énergétiquement ». Le gouvernement souhaite donc conjuguer économies d'énergie et besoin d'exemplarité pour initier des chantiers de rénovation, tout en dynamisant par la même occasion l'activité du secteur. L'exécutif agira en priorité sur les bâtiments du quotidien (écoles, collèges, lycées), « améliorer le confort des enfants c'est un service à rendre collectivement ». Celle qui a dirigé l'Ademe fait valoir qu'un travail sera entrepris avec les collectivités pour identifier les bâtiments à rénover, et que des cahiers des charges et modes de financement types seront développés, « afin de faciliter la vie des donneurs d'ordres ». Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable, grand témoin d'une des tables rondes d'EnerJmeeting, renchérit : « Sur le parc de l'Etat, qui a souhaité être exemplaire de façon audacieuse depuis le Grenelle, il y a une rationalisation des usages qui entraîne mécaniquement des économies d'énergie. Les travaux eux, ne sont pas encore totalement décidés. Quant aux collectivités locales, elles se sont mises en mouvement à des rythmes différents et elles doivent être encouragées ». L'avocat estime nécessaire de lancer une grande initiative nationale sur la rénovation des bâtiments éducatifs. « En embarquant la communauté éducative on fera des élèves des ambassadeurs de la rénovation et les enfants joueront le rôle de professeurs auprès de leurs parents », assure-t-il.

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