Un défaut de composant avait été identifié sur les machines OpenHydro1 : afin de remédier à ce problème, une des deux hydroliennes immergée au large de Paimpol-Bréhat a été remontée à la surface et ramenée à Cherbourg. Sa sœur jumelle devrait suivre dans les prochaines semaines.

Les délais de réparation sont relativement longs dans l'hydrolien. Suite à la détection d'un défaut de composant en novembre 2016, des réparations s'imposaient sur l'ensemble des machines OpenHydro (filiale de DCNS). Il aura fallu attendre le retour des beaux jours pour pouvoir remonter la première des deux turbines immergée au large de Paimpol-Bréhat (Côtes d'Armor). Ce jeudi 6 avril, l'engin de 16 mètres de diamètre et 850 tonnes, a donc été "chargé sur une barge tractée par un remorqueur" puis a fait route vers Cherbourg où elle est arrivée ce week-end. La seconde hydrolienne, restée sur place, devrait, elle aussi, être sortie de l'eau "dans les prochaines semaines" afin d'emprunter le même chemin. C'est sur ce port que DCNS avait assemblé les rotors de deux hydroliennes.

 

 

Le service de presse de DCNS a précisé à l'AFP : "Nous allons remplacer le composant qui a un défaut de qualité" lié à de la "corrosion". Une fois ce changement opéré, la première des deux devrait être à nouveau immergée à Paimpol-Bréhat pour une remise en service "à l'automne", tandis que la seconde le sera "plus tard", sans précision. Une opération de maintenance qui, finalement, aura nécessité presque une année, et qui démontre les difficultés d'exploiter des turbines en milieu marin.

 

De nombreux projets attendus pour les années qui viennent

 

Une annonce qui intervient alors que l'entreprise et son partenaire énergéticien ont reçu le feu vert préfectoral pour l'implantation de sept hydroliennes du même modèle, au large des côtes normandes, dans le Raz Blanchard. Le duo DCNS-EDF sera le seul à exploiter cette zone où les courants sont très forts, puisque ses concurrents Engie-Enedis-Alstom ont décidé d'abandonner le projet Nepthyd face au "manque de visibilité de la part d'un fournisseur au sujet du développement de la technologie". Sabella, autre acteur français de l'industrie hydrolienne, a choisi de tester ses machines de 10 mètres de diamètre dans un autre passage sous-marin, celui du Fromveur, entre l'archipel de Molène et l'île d'Ouessant (Finistère). Mais lui aussi a connu des difficultés, le câble électrique ayant été endommagé au moment de la pose de la lourde machine, en juin 2015. La turbine D10 a également été ramenée à quai, à Brest, en juillet 2016. Elle doit être réinstallée au cours du printemps 2017 pour poursuivre ses essais, avec un accroissement de la production sur le réseau de l'île "et la mise en place de premières capacités de stockage".

 

 

D10
D10 © Sabella

 

Malgré ces contretemps, les deux groupes ont conclu, ces derniers mois, des accords pour développer des fermes pilotes en Asie. Sabella a signé un accord avec PNOC-Renewables Corporation pour implanter un démonstrateur dans le détroit de San Bernardino aux Philippines. L'entreprise explique : "Les îles de Capul et San Antonio (…) ont des réseaux électriques autonomes alimentés aujourd'hui par des groupes électrogènes", une énergie polluante qui n'est disponible que quelques heures par jour. Le développement commercial de l'hydrolien serait donc un progrès pour ces communautés. Une société de projet devrait être créée au premier semestre 2017 "afin d'initier le financement du programme et les travaux d'ingénierie pour mettre en œuvre la première ferme hydrolienne d'Asie". De son côté, DCNS Energies a renforcé sa coopération avec PT Air "pour développer une industrie hydrolienne en Indonésie". Depuis deux ans, ils travaillaient déjà à l'identification des sites les plus prometteurs dans l'archipel.

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