CONJONCTURE. En dépit d'une petite perte de vitesse au dernier trimestre, le chiffre d'affaires des artisans a progressé en 2022, d'après le baromètre Xerfi Spécific pour l'Union des entreprises de proximité. Attention toutefois au contexte économique toujours très incertain, prévient l'organisation patronale.

L'entreprise artisanale connaît-elle vraiment la crise énergétique ? Pas sûr au regard de la dernière édition du baromètre Xerfi Spécific pour le compte de l'U2P, l'Union des entreprises de proximité. Car si elle a connu une petite perte de vitesse au dernier trimestre, l'activité des artisans a malgré tout réussi à progresser en 2022. Ces résultats concernent aussi les professionnels de la construction, dans la mesure où la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) est membre de l'U2P.

 

 

Globalement, les entreprises de proximité ont donc réalisé une croissance de 4% sur la période allant d'octobre à décembre, soit une performance identique à celle du troisième trimestre. Parmi toutes les professions représentées par l'organisation patronale, l'artisanat fait partie des secteurs d'activité ayant enregistré l'une des plus fortes hausses, à hauteur de 5,5%. Les entreprises artisanales ont ainsi majoritairement contribué à l'augmentation du chiffre d'affaires des commerçants de proximité.

 

La raison ? La hausse des prix, comme l'explique Dominique Métayer, le président de l'U2P, qui est également artisan maçon et membre de la Capeb : "La croissance de nos activités de proximité résulte assez largement de l'inflation. Nous devons répercuter autant que possible les surcoûts que nous subissons sur nos prix afin de maintenir un niveau de marges acceptable."

 

Répercussion des surcoûts sur les prix

 

Pour le début de l'année 2023, environ 27% des professionnels interrogés tablent sur une baisse de leur chiffre d'affaires au cours du premier trimestre, tandis que 12% misent sur une hausse, soit le plus bas niveau d'opinion depuis la fin 2021. Les artisans du bâtiment ne sont toutefois pas les plus pessimistes, a contrario des entreprises du commerce alimentaire et de l'hôtellerie-restauration.

 

 

Tous secteurs confondus, un quart des entrepreneurs déclarent par ailleurs avoir constaté une dégradation de leur trésorerie durant le quatrième trimestre 2022, contre 14% qui ont noté une amélioration. Ce dernier chiffre est néanmoins en progression par rapport au troisième trimestre, où il avait chuté à 9%.

 

Mais le contexte économique toujours très incertain ne risque pas de calmer de sitôt l'inquiétude des professionnels. "Restons concentrés sur nos priorités : besoins de compétences et difficultés de recrutements, coût de l'énergie, transitions numérique et écologique", résume Dominique Métayer.

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