Alors que le congrès HLM s'ouvre à Montpellier dès ce mardi 22, la première étude de l'Observatoire de la construction consacrée exclusivement à la qualité de l'habitat dans le logement social dès la réception du bâtiment démontre qu'en moyenne chaque logement social fait l'objet de 17 réserves, "soit 50% de moins que dans le parc privé", signale la start-up FinalCad, l'auteur de l'enquête.

En marge du congrès de l'USH qui démarre dès ce mardi 22 septembre à Montpellier, la start-up FinalCad, spécialisée dans le BigData dans le bâtiment, signale à travers son étude que chaque logement social fait l'objet en moyenne de 17 réserves, "soit 50% de moins que dans le parc privé".

 

Objectif : identifier les réserves les plus récurrentes pour les logements sociaux, en s'appuyant sur une analyse factorielle et statistique.

 

"Sur l'ensemble des réserves émises au cours des opérations de réception, seules les observations identifiées dans les zones de logement ont été étudiées dans ce premier rapport de l'Observatoire de la construction", nous explique Jimmy Louchard, président et co-fondateur de FinalCad ce lundi 21 septembre lors de la publication du document.

Le lot peinture en première ligne

Ainsi, un million d'observations ont été regroupées dans 12 lots génériques, ajoute-t-il. La répartition des observations pour chacun de ces lots n'est pas homogène. En détails, trois lots comptabilisent à eux seuls 63% des observations : les lots peinture, plomberie cvc et menuiseries intérieures.

 

Avant d'ajouter : "Dans ce trio de tête, le lot peinture comptabilise le plus d'observations, avec 36% des observations totales. On identifie ensuite un second ensemble, défini par les lots comptabilisant entre 2% et 10% des observations : électricité, menuiserie extérieure, sols souples, sols durs et faïence, cloisons faux plafonds et nettoyage. Enfin, trois lots se distingueront par le faible nombre d'observations recensées (moins de 2%) : serrurerie métallerie, étanchéité, et aménagement."

 

Et les lots les plus impactés concernent le second œuvre, avec d'abord la peinture (34%), la menuiserie intérieure (12%) et l'électricité (9%), complète l'étude. Cette absence de réintervention explique en grande partie les réserves identifiées lors de la réception des ouvrages, estime Jimmy Louchard.

"Effet papillon"

D'après-lui, ces réserves, prises individuellement, correspondent souvent à des défauts de finition voire à des travaux mineurs. "Et c'est leur volume qui demande beaucoup de temps et d'énergie pour les identifier et les lever", poursuit-il. Par ailleurs, ces défauts peuvent paraître inconséquents dans leur état initial (par exemple, des réservations de tuyau non calfeutrées), mais se développer avec le temps et, dans les situations les plus extrêmes, générer un désordre relevant de la garantie décennale en rendant l'ouvrage impropre à son usage (les réservations non calfeutrées annihilent l'isolation thermique du logement avec des entrées d'air insidieuses).

 


En d'autres termes, certaines de ces réserves peuvent avoir un "effet papillon" de la construction d'un ouvrage, aux conséquences souvent lourdes sur les délais ou les coûts de construction et d'exploitation, précise aussi la société FinalCad.

 

L'étude détaille aussi la répartition des observations pour douze lots : aménagement, cloisons, électricité, étanchéité, menuiseries extérieures et intérieures, nettoyage, peinture, plomberie CVC, sols durs et faïences, sols souples et enfin serrurerie/métallerie.

 

A noter que depuis sa création en 2011, les données saisies dans FinalCad par les utilisateurs sont analysées et triées par des algorithmes auto-évolutifs.

Conséquences économiques non négligeables

Avant de conclure : "Nous estimons que des défauts ou réinterventions peuvent avoir des conséquences économiques sur un programme à l'image des reprises de joints qui représentent chaque année une dépense de 24 millions d'euros. A ce titre, nous observons que le maître d'ouvrage dans le secteur du logement social en l'occurrence le monde HLM et ses 300 bailleurs sociaux est engagé dans le respect de la qualité de la construction. Les équipes de l'USH s'y tiennent bien et sont volontaires sur ce sujet de la qualité du patrimoine. C'est pour nous un bon premier dans le BigData."

 

Dans la foulée de cette première étude, FinalCad compte ainsi publier régulièrement des documents basés sur le traitement statistique des observations sur les chantiers. "C'est prévu, nous y réfléchissons", indique-t-il.

 

Méthodologie
Cette étude a été menée par FinalCad en deux temps, une collecte d'informations en continu pendant plus de 3 ans (Ndlr : environ 5.800 heures de saisie), suivi d'une phase de traitement des données.

 

L'ensemble des observations a été collecté directement sur le terrain grâce à l'application Finalcad, développée spécialement pour permettre aux opérateurs de numériser leurs prises de notes, le plus rapidement et le plus naturellement possible. Ainsi, en seulement 3 gestes sur une tablette tactile, un architecte peut localiser un défaut sur un plan, l'assigner à un lot et/ou une entreprise, qualifier le défaut (par exemple Poser butée porte), et compléter cette description d'une photo et d'un commentaire.

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