DÉMOLITION. La tour Kennedy, à Loos, près de Lille, a été détruite en juillet 2025 par foudroyage. Témoin des années soixante, elle n'était plus en adéquation avec les exigences actuelles autour du logement.

Le 20 juillet 2025, les habitants du quartier des Oliveaux, à Loos, ont pu assister à un spectacle unique : la destruction par foudroyage de la tour Kennedy, emblématique de la métropole lilloise. Pour l'occasion, certains n'ont pas manqué de sortir des chaises dans la rue, téléphone à la main pour immortaliser le moment.

 

 

Cette tour HLM de 28 étages avait été réalisée dans les années soixante par l'architecte brutaliste Jean-Pierre Secq et par Pierre-François Delannoy, puis avait connu une réhabilitation en 1995. Sa démolition, qui a eu lieu en à peine quelques secondes, a nécessité l'évacuation des bâtiments aux alentours - soit environ 730 personnes d'après la ville de Loos.

 

800 kg d'explosifs utilisés

 

La structure étant trop haute pour être grignotée, les partenaires du projet ont donc opté pour une démolition par foudroyage, explique la ville de Loos. Afin de préparer l'opération, "un curage du bâtiment a d'abord été effectué pour enlever tous les éléments gênants", puis la tour a été désamiantée. Enfin des voiles ont été installés afin d'éviter les projections.

 

Le foudroyage a nécessité l'installation de 800 kg d'explosifs dans la tour. Cela a permis de "concentrer les nuisances sur un seul jour et amener les 19.000 tonnes de gravats au niveau -2", précise l'AFP. L'évacuation des gravats devrait durer deux mois, a annoncé la ville de Loos. Une circulation des camions sur deux rues différentes est prévue afin d'optimiser leur évacuation.

 

 

Une tour qui avait "mal vieilli"

 

D'une hauteur de 95 mètres, il s'agissait de la plus haute tour d'habitation au nord de Paris, d'après nos confrères de l'AFP. Elle avait cependant "mal vieilli" et présentait notamment des défauts d'isolation thermique et phonique, a estimé Anne Voituriez, maire de la commune. 70 des 220 appartements étaient d'ailleurs vacants en 2020, quand les relogements en vue de la destruction de la tour ont commencé.

 

"C'est le symbole d'une époque révolue qui disparaît" a déclaré pour sa part Éric Cojon, directeur général du bailleur social Partenord Habitat.

 

Réhabiliter un quartier enclavé

 

 

Cette démolition s'inscrit dans une opération plus large de renouvellement du quartier des Oliveaux. Ce dernier, fort de 7.000 à 8.000 habitants, était plutôt enclavé et souffrait d'un manque de mixité sociale. Il comprenait ainsi 88% de logements sociaux en 2015. "L'objectif post-réhabilitation est de 55%. Les logements sociaux détruits doivent être répartis dans d'autres parties de la métropole", précise l'AFP.

 

Le renouvellement doit également permettre une nouvelle approche des espaces publics et de la circulation. Au total, son coût est de 170 millions d'euros, dont 8,9 millions dédiés à la démolition de la tour Kennedy.

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