REACTIONS. Alors qu'une enquête pointe les défaillances des certificats d'économie d'énergie, Patrick Liébus, président de la Capeb, et Audrey Zermati, directrice de la stratégie de Effy, défendent ce dispositif.

L'enquête de l'UFC-Que choisir, publiée le 15 février 2018, sur les certificats d'économie d'énergie juge le dispositif méconnu, complexe et résultats incertains. Des critiques qui n'ont pas manqué de faire réagir les professionnels du secteur. Audrey Zermati, directrice stratégique du groupe Effy, un des plus gros acteurs du dispositif des CEE depuis 10 ans, estime au contraire que c'est "un outil les ingénieux de valorisation des économies d'énergie". Elle rappelle d'ailleurs qu'il a depuis été mis en place dans d'autres pays européens et que l'Allemagne s'y intéresse de près.

 

 

Concernant la critique sur la communication autour du dispositif, elle reconnaît être "assez en phase" et admet un manque de communication même si elle rappelle que son entreprise met tout "en œuvre sur sa plateforme pour faire connaître le dispositif". Pour Audrey Zermati, le problème de communication des consommateurs ne concerne pas que les certificats mais est plus global.

 

De son côté, le président de la Capeb, nous a confié être "étonné" par les chiffres de l'enquête selon lesquels une grande proportion d'artisans méconnaît le dispositif et donc n'en informe pas ses clients. "Les artisans le connaissent car ils sont RGE et donc très informés sur la question", explique le président de la Capeb qui fait valoir aussi que ces deniers "sont particulièrement informés par les différentes organisations professionnelles". Cependant comme Audrey Zermati, Patrick Liébus conçoit "qu'il faut rendre le dispositif plus lisible". "Il n'y a pas assez de communication auprès des consommateurs", estime le président de la Capeb qui a d'ailleurs alerté les différents ministères sur le sujet. Mais pour autant, "ne tapons pas sur un dispositif qui marche et qui est utile », dit-il.

 

Une amélioration du dispositif en cours ?

 

Pour la compréhension des CEE, Audrey Zermati pense que cela va s'améliorer : "nous sommes dans la 4e période des CEE et nous avons eu un changement avec l'obligation de transmettre aux bénéficiaires un cadre de contribution, qui est une nouvelle fiche à remplir et qui permet de donner le montant et la nature de la prime". "Cela contribue donc à une meilleure lisibilité du dispositif ", selon elle qui milite cependant pour un niveau de communication plus élevé. Elle se dit confiante aussi par rapport au plan de rénovation dans lequel les pouvoirs publics s'impliquent et pense que "la communication du plan de rénovation sera un moment propice à la communication autour des dispositifs".

 

 

Sur la complexité dénoncée par l'association de consommateurs, "nous relativisons" car la vision n'est pas correcte selon Audrey Zermati qui rappelle que les CEE est "une aide au passage à l'acte qui nécessite donc un accompagnement du consommateur". La philosophie du certificat est de l'aider à faire les travaux et de garantir un contrôle de ces derniers. Quant aux coûts pour les consommateurs, elle met en avant une étude qu'Effy vient de publier et qui révèle que le dispositif ne représente que 1,8% de la facture énergétique.

 

Enfin, sur la variabilité des primes, elle rappelle qu'il existe un indice de prix sur le niveau de la prime et que chaque acteur est engagé. Alors que l'UFC pointe des variations de prime entre les opérateurs, la directrice stratégie d'Effy, rappelle qu'il existe des sites de comparateurs de prime.

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