COUP DE POUCE. Dans une lettre ouverte à la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne que Batiactu a obtenu en exclusivité, le délégataire en Certificats d'économie d'énergie Géo-PLC demande notamment un report des passages des bureaux de contrôle sur les chantiers de l'offre "Coup de pouce" postérieurs au confinement sanitaire.

Les visites des bureaux de contrôle d'efficacité énergétique sur les chantiers postérieurs à la mise en place du confinement sanitaire doivent être repoussées. C'est le principal sujet abordé par Christophe Février, le fondateur du groupe Geo PLC, et ses partenaires dans une lettre ouverte adressée à Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, que Batiactu a pu se procurer en exclusivité. Du fait de l'effondrement d'activité, et donc des chantiers de rénovation énergétique, qu'a subi le secteur de la construction depuis le début de la crise du coronavirus, le délégataire en Certificats d'économies d'énergie (CEE) estime en effet que des mesures spécifiques doivent être adoptées dès maintenant pour permettre au dispositif des CEE d'être l'un "des moteurs du plan de relance", selon les mots du directeur général de l'énergie et du climat, Laurent Michel, repris dans la lettre.

 

 

Celle-ci liste les difficultés auxquelles sont confrontés les artisans partenaires de Geo PLC et de son entité spécialisée dans l'habitat, Hellio, qui affirment tous avoir repris leur activité. Au-delà des problèmes de trésorerie, dont beaucoup d'acteurs se sont déjà fait l'écho, les entreprises de travaux souffrent de l'absence de visites "de la quasi-totalité des bureaux de contrôle qui conditionnent la valorisation des chantiers de rénovation énergétique et leurs financements CEE". De plus, l'instruction et la délivrance des certificats seraient particulièrement tardives, ce qui finirait de plomber "la trésorerie avancée pour cette reprise de chantiers".

 

Décaler les visites pour les chantiers d'isolation et donner davantage de moyens pour instruire et délivrer les certificats

 

 

La lettre ouverte demande donc à Elisabeth Borne quatre mesures de soutien aux artisans et maîtres d'œuvre dans la perspective du déconfinement et de la relance de l'activité à compter du 11 mai. D'abord, une exemption temporaire du passage des bureaux de contrôle dans le cadre des opérations "Coup de pouce", couplée à une obligation de contrôle a posteriori lorsqu'il auront repris leur activité. "Sans quoi aucune demande de CEE ne pourra avoir lieu pour ces opérations et donc à terme, plus aucun financement", avertit le patron de Geo PLC. Qui propose à la ministre, le cas contraire, "de trouver ensemble des solutions raisonnables face aux circonstances". Ensuite, il est demandé au Gouvernement de reporter temporairement l'obligation de visite des bureaux de contrôle prévue au 1er septembre prochain pour les opérations d'isolation, "afin de leur permettre de récupérer le retard qui aura été accumulé".

 

Conférer davantage de "moyens humains et procéduraux" aux équipes du Pôle national des CEE (PNCEE) est une autre proposition mise sur la table, pour assurer une instruction et une délivrance plus rapide des certificats, ceci "afin de permettre aux acteurs CEE de continuer à engager leur trésorerie et payer les entreprises de travaux". Enfin, Christophe Février et ses partenaires suggèrent de "pérenniser la montée en puissance du dispositif dans son obligation au-delà de la quatrième période et ses leviers de production", ce qui pourrait notamment passer par une suspension des baisses de primes CEE dédiées aux travaux d'efficacité énergétique.

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