ÉCONOMIE. Considérant que les prix du gaz reviennent à des niveaux d'avant-crise, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé l'arrêt prochain du bouclier tarifaire qui lui est dédié. En revanche, celui sur l'électricité est maintenu en raison de prix encore très élevés. Une nouvelle accueillie favorablement par les indépendants.

L'exécutif fait un peu de ménage dans ses dispositifs d'aides. Invité sur LCI, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé l'arrêt prochain du bouclier tarifaire sur le gaz, étant donné que les prix de la molécule semblent retrouver des niveaux raisonnables. "Les prix sont revenus à la situation d'avant-crise, 50 euros le mégawatt-heure ; il n'y a pas de raison de maintenir un bouclier", a-t-il déclaré sur la chaîne d'information, estimant que "chacun peut comprendre que le bouclier sur le prix du gaz aujourd'hui n'a plus de raison d'être".

 

 

Le Gouvernement, qui sort à peine de la séquence de la réforme des retraites, envisage en effet de s'attaquer à un nouveau chantier : le désendettement et la baisse des dépenses publiques. Après la fin officielle du "quoi qu'il en coûte" symptomatique de la période Covid, Bruno Le Maire doit présenter une nouvelle feuille de route des finances publiques pour les prochaines années. Ce qui pourrait aussi avoir un lien avec la décision relative au bouclier tarifaire sur le gaz.

 

Sortie progressive

 

En parallèle, le locataire de Bercy a précisé qu'il devait s'entretenir avec les gaziers pour leur demander de simplifier les factures de manière à les rendre plus lisibles pour les consommateurs. En revanche, le bouclier tarifaire sur l'électricité va être prolongé en raison de prix encore très élevés. "Nous allons prendre plus de temps pour sortir du bouclier de l'électricité", a encore indiqué le ministre sur LCI, évoquant un délai supplémentaire de deux ans, soit "d'ici début 2025".

 

Le but n'étant pas non plus de brusquer les choses : "Sortir des boucliers doit se faire progressivement, pour ne pas inquiéter nos compatriotes", a souligné Bruno Le Maire. Tout en mettant en garde sur l'évolution plus que probable des dispositifs d'aides : "C'est l'heure de remettre les comptes d'équerre".

 

Des dispositifs "souvent méconnu(s)" des TPE

 

 

Quoi qu'il en soit, ces annonces ont été accueillies favorablement par les représentants des travailleurs indépendants. Dans un communiqué, le SDI (Syndicat des indépendants) parle d'une "bonne nouvelle pour une majorité de TPE". Mais d'appeler à prolonger aussi l'amortisseur électricité pour les petites entreprises consommant beaucoup d'énergie, estimées à 800.000 selon l'organisation.

 

"Bien que Bruno Le Maire n'en ait pas fait mention dans son intervention (...), il nous semble évident au titre de l'équilibre concurrentiel que la prolongation du bouclier tarifaire sur l'électricité s'accompagne de la prolongation de l'amortisseur électricité plus spécifiquement dédié aux petites entreprises énergivores (...)", a relevé Marc Sanchez, le secrétaire général du SDI. Qui demande davantage de simplification et de moyens autour de cet outil "encore très mal appréhendé et trop souvent méconnu des indépendants et responsables de TPE".

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