AIDE. La pandémie de Covid-19 a fragilisé de nombreuses entreprises et secteurs d'activité. La Banque de France rappelle que de nombreuses aides gratuites existent pour les accompagner.

Les aides ne manquent pas pour orienter les chefs d'entreprise dans leurs activités. La Banque de France a tenu des conférences le 22 octobre pour parler de la santé des entreprises, 19 mois après le début de la pandémie de Covid-19, et a énuméré les différents dispositifs qui viennent en aide aux sociétés. C'est le cas, par exemple, du réseau de 102 correspondants TPE-PME, présents dans chaque département de métropole et en outre-mer. Ils ont pour mission de suivre gratuitement les entrepreneurs durant les étapes de vie de leur entreprise. Le dispositif a été étendu aux ETI et aux grandes entreprises depuis la crise sanitaire. "Depuis 2016, plus de 28.000 dirigeants ont été accompagnés", a chiffré David Fouet, chargé de mission national accompagnement des TPE/PME à la Banque de France. "En 2020, ils étaient plus de 20.000 et pour cette année, 5.000 chefs d'entreprise ont été suivis."

 

"Il ne faut pas hésiter à recourir à la médiation"

 

La Médiation du crédit a également reçu de nombreux dossiers l'an dernier, 14.000 pour être plus précis, soit "14 fois plus qu'une année normale". L'essentiel des saisies émane des TPE, a précisé l'institution. "Dès lors qu'une entreprise a un problème de financement, un refus de crédit, il peut faire appel à la médiation", a expliqué Frédéric Visnovsky, médiateur national du crédit aux entreprises de la Banque de France. "L'objectif est de trouver un accord entre le banquier et l'entreprise." Il a insisté sur l'utilité de ce dispositif, gratuit et confidentiel. "Il ne faut pas hésiter à y recourir. Certaines entreprises ont peur de se rendre à la médiation afin de ne pas froisser leur banquier. Il ne faut pourtant pas hésiter car la médiation est assimilée par les banques. Elle n'est pas interprétée comme un affrontement mais comme l'ouverture d'un dialogue."

 

Pour les start-up, le dispositif "correspondants start-up" délivre un service de proximité pour les démarches et la recherche d'informations nécessaires au développement de ces sociétés. "Avec l'économie qui se digitalise et se transforme, la Banque de France compte désormais 300.000 dossiers chaque année", a indiqué Maurice Oms, correspondant national start-up à la Banque de France. Sans oublier que l'Hexagone compte "une vingtaine de licornes" et se classe comme "le second pays en Europe dans la course aux levées de fonds. C'est dix fois plus qu'en 2015."

 

 

De son côté, Stéphane Gourdet, responsable du pôle Educfi pilier 5, veut rappeler l'existence de la stratégie nationale d'éducation économique, budgétaire et financière, dont la France s'est dotée en 2016. "On peut voir le pilier 5 comme le prolongement de l'action des correspondants TPE/PME. Notre ambition est de donner les clés et le socle commun aux chefs d'entreprise, afin qu'ils soient capables de piloter leur société et prendre des décisions en connaissance de cause."

 

David Fouet a, lui, profité de cet événement pour insister sur le devoir d'accompagner les dirigeants et d'anticiper les difficultés. "Les questions de sortie de crise sont nombreuses, nous conseillons aux entreprises de ne pas hésiter à se rapprocher de la Banque de France, qui possède le service gratuit Opale." Celui-ci donne un diagnostic économique et financier, compare les performances de l'entreprise dans son secteur d'activité et évalue les décisions de l'entrepreneur à travers des simulations prévisionnelles. Et pour connaître à l'avance si une entreprise rencontrera des difficultés, le dispositif "signaux faibles" utilise l'intelligence artificielle au service des sociétés fragiles en détectant le risque de défaillance. "En cas de difficulté, il faut actionner rapidement une procédure discrète auprès d'un tribunal de commerce", a conseillé Alain Gerbier, directeur des entreprises de la Banque de France.

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