RÉACTION. Le secrétaire général du Syndicat des indépendants et des TPE tire la sonnette d'alarme, alors que le variant Delta contamine de plus en plus de personnes en France. L'allocution du chef de l'État n'a pas calmé les inquiétudes de l'organisation, face aux nouvelles restrictions, aux défaillances d'entreprises et à la fin de certaines aides.

L'allocution d'Emmanuel Macron, le 12 juillet au soir, n'a pas tardé à faire réagir les syndicats professionnels. Suite aux annonces du président de la République concernant l'extension du pass sanitaire et l'inquiétude qui monte face au variant Delta qui se propage partout dans le monde, Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des indépendants et des TPE (SDI), a vivement réagi. Il a pris la défense des patrons d'entreprises de la filière du bâtiment et des artisans. "Ce sont les montagnes russes", a qualifié le porte-parole, joint par Batiactu, pour désigner la stratégie gouvernementale liée à l'épidémie du Covid-19. "On pensait se sortir d'une situation sanitaire qui devait être réglée avec le vaccin et on se rend compte qu'on a de nouvelles contraintes qui vont peser sur les entreprises. Celles-ci viennent se cumuler aux problématiques rencontrées sur le terrain, notamment la crise des matières premières et des délais de livraison rallongés."

 

"Des frais en plus" pour les sociétés

 

Marc Sanchez pointe également du doigt la problématique de la gestion du personnel, avec la nécessité de faire vacciner les salariés. "Nos adhérents disent que leurs employés sont déjà vaccinés, à 70% environ, mais cela n'empêche pas d'effectuer des tests PCR systématiques sur certains chantiers car le vaccin n'éradique pas la maladie, il évite simplement de contracter une forme grave. Les tests deviendront payants à partir d'octobre, ce qui représente une charge de plus pour les entreprises."

 

Autre point d'inquiétude au sein du SDI : le nombre de défaillances d'entreprises enregistré au second trimestre 2021 dans le bâtiment. C'est le secteur qui compte la plus forte augmentation en la matière, selon une étude du cabinet Altares.

 

"Le SDI s'intrigue de l'optimisme démesuré du Président alors même que tous les constats faits se confirment avec une baisse d'activité continue de 20 à 30% du chiffre d'affaires depuis le début de l'année, et l'apparition des premières défaillances d'entreprises de moins de dix salariés", a-t-il fait remarquer.

 

Les pénuries touchent déjà durement les entreprises

 

À cela s'ajoute la crise des matières premières et les clauses de pénalités de retard. "Beaucoup d'adhérents ont signé des devis mais n'ont pas la capacité de livrer en temps et en heure, et les clients ne sont pas toujours très compréhensifs. L'État ne peut apporter de solutions aux contrats privés. Si Emmanuel Macron a évoqué le fait que les collectivités pourraient être plus souples, je ne suis pas sûr qu'elles joueront toutes le jeu", a jugé Marc Sanchez. De plus, les délais rallongés pour recevoir les matières premières retardent voire reportent les chantiers que les entreprises auraient pu attaquer. "C'est de la perte de commandes pour les prochains mois."

 

Dans le bâtiment comme dans d'autres secteurs, le secrétaire général ne cache pas ses craintes. "On reste dans l'expectative et dans le stress. Les déclarations du Président n'ont pas été rassurantes. Rien ne dit que nous ne sommes pas à l'aube d'une quatrième vague épidémique ou de nouvelles restrictions."

 

La SDI favorable au maintien du fonds de solidarité

 

 

La SDI demande ainsi que le maintien du fonds de solidarité pour les entreprises, qui avait été supprimé pour certaines entreprises le 1er juin "malgré un plan de relance annoncé de plus de 100 milliards d'euros qui ne concerne en aucun point les TPE, soit 98% du tissus économique français", soit appliqué jusqu'à fin août.

 

"Nous souhaitons aussi décaler le remboursement du prêt garanti par l'État (PGE) de quatre à six ans à partir de l'an prochain car beaucoup d'entreprises du bâtiment ont commencé à taper de façon importante dans leur PGE et se demandent comment le rembourser." En outre, la SDI espère être entendue par les pouvoirs publics, pour que le dispositif qui décale le paiement des charges fiscales et sociales de 2020 à 2021 soit prolongé pour l'année 2021-2022.

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