INFRASTRUCTURES. A une vingtaine de mètres sous la terre de Champigny-sur-Marne, une quinzaine de compagnons s'affairent : entre le ballet des nacelles et la fumée des soudures, ils équipent les voies de la future ligne 15 du Grand Paris Express.

Après le génie civil, place aux équipements : sur un tronçon de 2,5 kilomètres, à Champigny, dans le Val-de-Marne, le groupement Alstom et Colas Rail est à la manœuvre. Protégés de la tête au pied, les ouvriers posent les chemins de câbles et les supports sur lesquels reposeront les caténaires et la passerelle piétonne du futur métro.

 

Situés au sommet et sur les côtés du tunnel fraîchement creusé, ces éléments prennent place le long des 2,5 kilomètres du tronçon de débranchement. Ce court secteur est l'un des plus avancés, avec l'arrière gare de Noisy-Champs à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), du chantier du Grand Paris Express et de ses 68 gares réparties sur 200 kilomètres autour de Paris. A terme, cette section de tunnel fermée au public permettra de relier la ligne 15 au site de maintenance de Champigny-sur-Marne.

 

Phase d'apprentissage

 

"Tout sera prêt pour le 2 septembre", assure Selim Hmidy, responsable de la partie caténaire et équipement linéaire pour Alstom, à l'AFP. Sans être un entraînement, c'est une sorte de "phase d'apprentissage" avec "des petites optimisations", poursuit-il, avant la réalisation des travaux ferroviaires sur le reste du tronçon, où circulera le métro avec ses voyageurs.

 

 

Le groupement Colas Rail (spécialiste des infrastructures ferroviaires) et Alstom (constructeur ferroviaire) a été choisi en septembre 2018 par la Société du Grand Paris pour équiper les 17 kilomètres du secteur Est de la ligne 15 du Grand Paris Express, entre les stations Noisy-Champs et Vert de Maisons. Ce contrat de 155 millions d'euros mobilisera "jusqu'à 260 collaborateurs" sur une période de 69 mois. Au total, 46 kilomètres de caténaires et de voies ferrées, 34 kilomètres de chemins de câbles et 17 kilomètres de colonne sèche sont en cours de réalisation sur ce chantier.

 

Dernières soudures en cours

 

La zone de débranchement au niveau de la gare de Noisy-Champs, futur terminus de la ligne 15 Sud, est déjà entièrement équipée, ont affirmé à la presse les membres du groupement. Et sur le tronçon de débranchement de Champigny, le bétonnage et la pose des voies ferrées "est terminée" depuis deux semaines, a souligné Eric Hausherr, chef de la partie voie ferrée.

 

 

Sur cette partie du chantier, 3.000 mètres cubes de béton ont été coulés et quelque 6.000 traverses à coque rigide ont été posées, séparées de la voie par une couche élastique pour atténuer les vibrations. A quelques centaines de mètres du futur site de maintenance, une poignée d'ouvriers réalisent encore les dernières soudures, masques de protection sur la tête et aspirateur de fumée à la main.

 

Mise en service "mi-2025"

 

Pour "créer les voies" du futur métro, des morceaux de rail de 18 mètres de long ont été descendus dans le tunnel, avant d'être soudés pour former des sections de 250 à 400 mètres, elles-mêmes assemblées les unes aux autres. La semaine prochaine, les compagnons s'attelleront à la pose de la caténaire dont la structure, en aluminium, est encore entreposée à la surface du chantier entre les grues et les gravats. L'intérêt est "d'éprouver la méthodologie", affirme Eric Hausherr, pour le moment satisfait du travail accompli.

 

 

La fin de ce chantier de 17 kilomètres est attendue en 2024 et la mise en service de la ligne 15 Sud est prévue à la "mi-2025", avec un retard lié à la crise sanitaire de "trois à huit mois", a rappelé Thomas Hantz de la Société du Grand Paris.

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