Depuis 2007, les Ateliers de création urbaine croisent en Ile-de-France les regards d'étudiants en architecture, en aménagement et en urbanisme mais aussi de futurs designers, paysagistes ou ingénieurs. Cette année, des étudiants de six établissements ont été invités à formuler leurs propositions d'ici à juin 2014 sur le thème suivant : "les lieux de la transformation urbaine pour un nouveau grand Paris de l'aménagement". Explications.

Chaque année depuis 2007, des étudiants sont invités à répondre à une commande de la Région. L'objectif de ces ateliers ? "Faire vivre la réflexion autour du Grand Paris", nous explique Alain Amédro, vice-président du Conseil régional d'Ile-de-France en charge de l'aménagement du territoire, de la coopération interrégionale et des contrats ruraux. Les étudiants visitent le territoire, se frottent les mains. C'est une réelle émulation que génère, chaque année, les Ateliers de création urbaine, point d'orgue de l'imaginaire urbain."

 

Ainsi, par petits groupes, le plus souvent de façon individuelle dans certains cursus, ils vont se plonger dans les problématiques qui sont au cœur du nouveau Schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif), publié au Journal Officiel, daté du 28 décembre 2013.

 

"Réinventer des espaces de liberté"
"Le contexte est en plus de taille cette année : les étudiants de six établissements* devront anticiper la concrétisation du Sdrif sur le territoire francilien", reconnaît Alain Amédro. Le nouveau Sdrif voté représente un nouveau cadre et on est également en pleine préfiguration du Grand Paris, ensuite l'objectif gouvernemental demeure la construction 70.000 logements par an. Nous allons donc voir comment les étudiants vont intégrer ou pas ces paramètres importants et échapper au 'petit Grand Paris'… C'est pourquoi nous leur demandons de réinventer des espaces de liberté."

 

Après le tourisme en 2011, l'avenir de la métropole francilienne, l'année suivante, et les "mutations économiques des territoires"
et le workshop "Grand Orly 2030, quels futurs économiques" en 2013,
le thème de réflexion cette année concerne "les lieux de transformation urbaine."

 

Etudier les conditions à la réalisation de transformations
"Cette session 2014 conduira les étudiants dans le contexte actuel de la métropole du Grand Paris à repenser l'approche géographique et à étudier les conditions à la réalisation de projets, signale Valérie Mancret-Taylor, directrice de la planification, de l'aménagement et des stratégies métropolitaines. Il conviendra donc de repérer des leviers susceptibles de garantir l'avènement d'un urbanisme durable comme des espaces agricoles et de l'entre-deux : des espaces qui présentent des natures, des fonctions, des temporalités, des statuts incertains ou temporaires comme les friches de toutes sortes (ferroviaires, agricoles, industrielles notamment), ou morceaux d'urbanisations dispersées. Les quartiers délaissés, espaces aussi semi-publics ou les parkings en font également partie…"

 

A son tour, Fouad Awada, directeur général adjoint de l'IAU Ile-de-France, a précisé qu'"on doit aussi veiller à ne pas trop consommer les terres agricoles." Au final, les propositions des six écoles participantes seront restituées par écrit en juin 2014 au terme d'une année de travail collectif et de workshop. "Leur vision pourra ainsi nourrir le travail des élus", conclut Alain Amédro.

 

Pour en savoir plus : Les Ateliers de création urbaine

 

*Les écoles participantes à l'opération sont :
Sciences Po Paris (cycle d'urbanisme)
L'Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville (ENSAPB)
L'Ecole nationale supérieure d'architecture Ville et Territoires de Marne-la-Vallée (master Métropole)
L'Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI)
L'Ecole nationale du paysage de Versailles
L'Université de Marne-la-Vallée (Master Génie urbain durable).

 


Rapprocher l'AIGP et les écoles, les souhaits de la Région
"Enfin, bien sûr, l'Atelier international du Grand Paris (AIGP) continuera à être un acteur de la prospective urbaine aux côtés de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme et de l'Audit de l'atelier parisien d'urbanisme (APUR)", nous a également confirmé Alain Amédro, vice-président de la Région. Ce qu'avait confirmé, le 29 janvier dernier, au colloque de l'AIGP, Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, précisant que le diagnostic du projet métropolitain devra "entrer dans une phase plus opérationnelle".

 

Et de reconnaître : "Beaucoup d'idées sont sur la table et je suis vraiment désireux de rapprocher l'AIGP et les écoles." A son tour, Sandrine Santori, secrétaire générale de l'AIGP, regroupant aujourd'hui 14 équipes architecturales, a d'ailleurs reconnu que son organisation est un "agitateur d'idées qu'il faut secouer".

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