URBANISME. Confrontée à l'opposition de l'Etat, la mairie de Paris voit l'un de ses grands projets compromis, après avoir déjà dû abandonner ses envies pour le Champ de Mars.

Le réaménagement de la perspective entre la Tour Eiffel et le Trocadéro est l'un des projets phares de la mairie de Paris. Mais alors que la municipalité a déjà dû abandonner ses plans concernant le Champ-de-Mars et, plus récemment, renoncer aux constructions qu'elle envisageait au pied de la Dame de fer, voilà que le reste du projet est lui aussi compromis.

 

C'est ce qu'a expliqué Emmanuel Grégoire, adjoint à l'urbanisme, à des journalistes avant le conseil municipal consacré au budget 2023. "Nous avons un blocage en contentieux administratif. La mise en œuvre avant les Jeux olympiques paraît difficile", a-t-il reconnu dans des propos rapportés par l'AFP.

 

Impact sur la circulation

 

Le blocage n'est pas nouveau. En mai 2022, l'ancien préfet de police de Paris Didier Lallement avait mis en avant ses craintes dans un courrier concernant les "reports de circulation importants" et les "retenues" qui pourraient gêner l'intervention des secours. Car le projet prévoit de réduire la place de la voiture autour du pont d'Iéna, lui-même étant destiné à devenir "le premier pont végétalisé de Paris". Le réaménagement de la place du Trocadéro entraînerait par ailleurs une réorganisation de la circulation en demi-lune, comme sur la place de la Bastille.

 

 

Le successeur de Didier Lallement, Laurent Nunez, a maintenu cet avis défavorable comme il l'a expliqué mi-octobre aux élus parisiens. Ce qui fait dire à Emmanuel Grégoire que malgré des "relations excellentes" avec le nouveau préfet de police, "nous avons clairement un différend" avec l'Etat, le Gouvernement ayant "changé d'avis" selon lui après avoir "dit oui à toutes les phases" de l'instruction.

 

Fin octobre 2022, la justice administrative avait rejeté la requête en référé de la Ville contre la décision de l'ancien préfet de s'opposer aux travaux. La Ville s'est pourvue en cassation "avec peu d'espoir de changer cette décision première" cependant, selon le premier adjoint pour qui ce blocage autour d'un nouveau projet de réduction de la circulation automobile rappelle le bras de fer finalement remporté en 2018 pour la piétonnisation des voies sur berge de la rive droite de la Seine. "Il avait fallu deux ans et demi pour sortir de la procédure", a-t-il rappelé.

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